Editions JC Lattès - 2014- 250 pages
J'ai terminé ce livre deux jours avant les attentats contre Charlie Hebdo, et préparé le brouillon de ce billet la veille. Hasard du calendrier bien sûr, mais inutile de dire que ce livre a retenti de manière différente après ce qu'il s'était passé. Ce livre m'avait de toutes façons très intéressée mais je n'ai pu m'empêcher d'en avoir une relecture sous un autre angle de vue.
Je me suis posée la question de savoir si je remaniais complètement mon billet, j'ai attendu un peu cependant, je ne voulais pas (et ne pouvais pas, franchement) réagir trop à chaud. Et j'ai finalement pris la décision de le laisser intact, en rajoutant juste ces deux premiers paragraphes. Un livre utile, donc, qui va, par la force des choses, supplanter son concurrent dans la catégorie Document, qui est pourtant un super beau livre. C'est ça aussi la subjectivité d'un lecteur.
Pamphlet, coup de gueule, déclaration d'amour à la France, un livre qui vient du coeur, avec toute la subjectivité que cela engendre, mais totalement assumée il me semble. Et qui de fait n'évite pas les contradictions: sur l'école notamment, dont l'auteure prône les vertus quant aux possibilités que le système éducatif offre, même s'il reste très stéréotypé (orientation professionnelle déterminée en fonction de l'origine sociale...).
De même, Lydia Guirous explique à quel point la gauche a déçu et joue le jeu du communautarisme, par manque de courage et de positionnement clair. Elle indique, de façon tout à fait transparente, s'être sentie plus proche du candidat Sarkozy qui appelait à des valeurs de travail et de mérite dans lesquelles elle se reconnaissait. Pourtant, elle passe complètement sous silence les prises de position et les déclarations de cet homme politique sur l'immigration, les banlieues et l'intégration.
La partie la plus intéressante reste celle sur le statut des femmes chez les musulmans, le comportement des hommes, souvent jeunes, vis-à-vis des jeunes filles, le voile, la burqa. Elle déplore une régression de la condition des femmes, en même temps que le communautarisme grandit. Et je pense qu'elle n'exagère pas dans ses propos.
Les autres sujets ne manquent pas non plus d'intérêt mais j'avoue y avoir moins appris que je ne savais déjà. Cela a fait écho avec un livre que j'avais lu il y a quelques temps, écrit par le frère de Mohamed Merah où il traitait à peu près des mêmes thèmes, et où bon nombre de réflexions se rejoignent.
Ma note : 4,5 / 5