Calmann Lévy Editions - 2014 - 352 pages
Quatrième de couverture: Lorraine, hiver 1918-1919. Dans un village en ruines à quelques kilomètres du front, une communauté de rescapés s'organise pour que la vie continue. Louise, seize ans, est recueillie au 1, rue des Petits Pas par une sage-femme qui va lui transmettre son savoir: accoucher, bien sûr, mais aussi lire et écrire, soigner les maux courants et, enfin, être l'oreille attentive de toutes les confidences. Mais dans ce village ravagé par la guerre et isolé du monde, les légendes nourrissent les peurs, et la haine tient les hommes debout. Ces peurs et cette haine, Louise va devoir les affronter car elle exerce son art dans l'illégalité, élève un enfant qui n'est pas le sien, aime un être qu'elle n'a pas le droit d'aimer, et tente de se reconstruire dans cet univers où horreur et malveillance rivalisent avec solidarité et espoir.
Ce roman propose une reconstitution de la vie d'un petit village lorrain au lendemain de la 1ère Guerre mondiale. L'auteure s'est beaucoup documentée sur les pratiques gynécologiques et obstétriques des sage-femmes de l'époque, qui tombaient encore sous le coup de l'illégalité, en conflit avec la religion alors même que des vies (celle de la mère, ou de l'enfant, voire les deux) étaient en jeu. Le personnage de Louise -et dans une moindre mesure celui de Vida- est à la fois décrié et réconfortant pour ces patientes. Le poids des préjugés, la méfiance envers une médecine qui progresse, qui rend compte d'une certaine réalité, mettant à mal les dogmes et les croyances. Louise reçoit cependant le soutien inattendu du prêtre de la commune, nouvellement arrivé, qui apparaît comme une figure plutôt progressiste.
Le récit met en exergue les conséquences de la pénurie d'hommes au sortir de la guerre, laissant seules et parfois sans avenir un certain nombre de femmes. On voit le succès des bordels, assez impressionnant, qui en font des lieux très prisés, avec les dégâts qu'on imagine sur ces femmes, dus au manque d'hygiène et la brutalité de certains clients.
La violence et l'agressivité transparaissent partout dans les rapports hommes-femmes, aussi bien dans le cadre conjugal qu'envers Louise, traduction d'une détresse, de traumatismes, d'un manque de repères dans cette époque perturbée.
J'ai été moins convaincue par l'histoire d'amour Louise-Vida, j'ai trouvé qu'elle n'apportait pas grand chose au récit.
En résumé, on apprend pas mal de choses, l'angle de vue est intéressant, mais ce livre ne me laissera pas un souvenir impérissable. Ceci grandement à cause de l'écriture que j'ai trouvée lourde par moments. Pas sûr que je relise cette auteure.
Ma note: 3 / 5