Editions Fayard - 2015- 192 pages
Marc Lavoine livre un récit sur son enfance à Wissous, en banlieue parisienne, avec son grand frère Francis, son père Lulu, employé à La Poste, communiste et mari infidèle, et sa mère Michou, femme fragile, secrétaire. Il relate les engagements, les idées politiques de son père, portés par toute la famille, mais aussi les maîtresses de son père.
Marc Lavoine raconte comment ces infidélités, connues de tous, sauf de sa mère, l'ont gêné en tant qu'enfant, cette connivence involontaire qui s'était installée entre le père et le fils, parce qu'il s'agit de son père, même s'il sait que sa mère en souffrirait.
On sait à quel point en France on aime ranger dans des cases, alors quand on chanteur se met à l'écriture, il se met déjà en danger. Je dois bien avouer que je ne suis pas forcément attirée par ce type de démarche mais je ne sais pas pourquoi mais j'ai eu envie de lire ce livre. Alors d'abord, il se lit très vite et je reste un peu sur ma faim. La politique, le communisme, la vie en banlieue de cette classe moyenne des années 70, l'adultère, tout cela reste en surface, sans aller en profondeur, ou se cantonne à une suite d'événements, racontés souvent avec gouaille. J'aurais aimé en savoir un peu plus sur la vocation de l'auteur, ce qui l'a amené à la chanson - on apprend toutefois qu'il s'est d'abord dirigé vers le théâtre.
Pour moi, ce qui transparaît, ce qui transpire dans ce livre, c'est l'amour que porte l'auteur à ce père, loin d'être parfait, mais aimant et attachant à sa façon; cette mère, qui, au début de sa vie, rejette pourtant ce bébé garçon, elle qui voulait une fille; ce grand frère protecteur, et les grands-parents, piliers de la famille. Et je crois que ce livre se veut d'abord ce récit de souvenirs d'enfance, sans forcément besoin d'analyse, probablement nécessaires pour l'auteur mais insuffisants pour ferrer le lecteur.
Ma note: