Editions Belfond - 2007 pour la traduction française- 402 pages
A la mort de sa mère, Mariam, une jeune fille de quinze ans, bâtarde, est donnée en mariage à Rachid, de trente ans son aîné. Son père, Jalil, un notable d'Herat, ne souhaite pas voir sa fille intégrer la famille officielle qu'il a fondée, par lâcheté surtout. Mariam part vivre à Kaboul avec son mari. Les débuts se passent plutôt bien, tant que Mariam reste docile.
De son côté, Laila, de dix ans sa cadette, vit dans la même rue que Mariam. Depuis le départ des Soviétiques, Kaboul est dans le chaos, et la violence de plus en plus présente. Alors que Laila doit épouser Tariq, le jeune homme dont elle est amoureuse depuis toujours, celui-ci doit fuir la ville avec sa famille, pour être en sécurité.
J'avais lu Les cerfs-volants de Kaboul il y a très longtemps, et je ne sais pas trop pourquoi j'ai attendu si longtemps avant de me replonger dans la lecture de cet auteur. J'ai dévoré ce livre, je ne suis pas arrivée à me coucher avant de l'avoir terminé. L'auteur nous livre ici une histoire de femmes poignante, aux prises avec l'histoire d'un pays, l'Afghanistan, aussi mouvementés l'une que l'autre. Les rapports hommes-femmes, le traitement réservé à celles-ci, qui se dégrade jusqu'à l'arrivée au pouvoir des talibans qui signe le coup de grâce dans la déshumanisation des femmes, privées de toute liberté.
J'ai trouvé aussi intéressant le contraste entre l'Afghanistan d'alors, la ville de Kaboul en particulier, autrefois belle et ouverte, avec une production artistique (chanteurs, poètes...) de qualité. Des libertés aussi, pour tous, de travailler, l'accès à l'éducation, qui s'étiolent au fil des années jusqu'à disparaître complètement.
L'histoire de Mariam et Laila possède des élans romanesques qui tiennent en haleine, teintée d'un sentimentalisme qui ne m'a pas du tout gênée. J'ai été très touchée par le destin de ces femmes, leur condition. La place des hommes est également traitée, leur supériorité autoproclamée, mais certains personnages masculins, plus tolérants, contre-balancent cette image. On apprend beaucoup sur ce pays, et on se demande comment il en est arrivé là.
Ma note