Editions Gallimard - 2015 -
1995. Maud, Lionel, Marc, Alex et Vauthier partent en missions humanitaire en Bosnie pour porter des vivres, vêtements et médicaments aux civils victimes de la guerre. Maud est une jeune femme en quête d'un sens à sa vie, Lionel, fumeur de joints, cherche à s'affirmer en prenant la responsabilité de cette mission, Alex et Marc sont deux anxiens militaires, Vauthier, lui, personne ne sait trop d'où il vient et pourquoi il est là.
Le convoi est composé de deux camions. Au fur et à mesure du voyage, chacun découvre les motivations, plus ou moins avouées des uns et des autres. D'autres s'interrogent sur les véritables raisons de leur propre engagement.
Le convoi arrivera-t-il à son but?
Check-point c'est un peu Le salaire de la peur. On apprend assez vite la véritable nature d'une partie du chargement, pas seulement composé d'objets à des fins humanitaires. L'incertitude, le doute s'installent, ainsi que la peur à chaque check-point, ces points de contrôle qui séparent deux territoires.
Cette histoire se déroule comme un huis-clos, avec la tension qu'il présuppose, la méfiance à l'égard des uns et des autres. Deux clans se distinguent petit à petit: Alex, Marc et Maud d'un côté, Lionel et Vauthier de l'autre. Mon intérêt a été plutôt inégal au cours de ma lecture. Et ce qui m'a empêchée de rentrer vraiment dans l'histoire tient probablement au fait que je n'ai trouvé aucun personnage sympathique - à part peut-être Alex. Je ne me suis attachée à aucun d'eux, Maud m'a d'ailleurs particulièrement agacée. Je reconnais pourtant le travail de l'auteur sur ses protagonistes.
Ce que j'ai trouvé intéressant en revanche, c'est la réflexion que Jean-Christophe Rufin propose sur l'humanitaire aujourd'hui. Il s'attarde sur cette question dans la postface. Pour lui, depuis les événements terroristes qui frappent l'Occident depuis le début du XXIème siècle, l'action humanitaire ne peut plus se contenter d'être ce qu'il est, c'est-à-dire une aide (vêtements, médicaments...) aux populations. L'engagement devient inévitable, avec des actions associées qui pèseront sur l'issue d'un conflit. Il explique d'ailleurs avoir pris comme toile de fond la guerre serbo-croate dans les années 90, conflit assez peu connu, dont il n'est pas forcément nécessaire de connaitre les détails. L'important, c'est le contexte de guerre.
Un livre qui propose donc une réflexion intéressante mais un récit qui manque parfois de souffle.