Editions de l'Observatoire - 2018- 217 pages
Adrien et Louise, la petite quarantaine, forment un couple heureux, épicurien, très amoureux. Adrien travaille dans une régie des eaux et Louise est artiste peintre. Ils ont décidé de mettre de la couleur dans leur vie, de la vivre pleinement, ensemble, avec fantaisie. Le jour où Louise apprend qu'elle est atteinte d'un cancer, cette philosophie, cet art de vivre s'en trouvent ébranlés mais ô combien nécessaire et salvateur...
Ce roman pourrait se résumer ainsi: l'histoire d'un couple atypique qui s'aime, follement, et qui serait prêt à tout pour préserver l'autre et leur amour. L'épreuve de la maladie les atteint cependant, ce cancer qui prédit une fin inéluctable. Alors, sans nier la réalité, Adrien et Louise s'attechent à toujours profiter de la vie, de l'embellir, pour mieux la supporter. Louise a d'ailleurs adopté cette technique depuis toute petite pour surmonter les épreuves de la vie qu'elle a dû traverser.
L'annonce de la maladie de Louise coïncide avec la restructuration d'Aquaplus, l'employeur d'Adrien, lequel se retrouve relégué dans un bureau isolé, tout au fond d'un couloir. Puisque sa priorité est sa femme, Adrien l'accompagne dans ses traitements, et ne va plus travailler. Aucun de ses collègues ne remarque son absence, et c'est seulement au bour d'un an qu'une personne des RH s'en aperçoit. L'employeur décide alors de mener Adrioen en justice, pour salaire indû. Un scène de ce procès ubuesque ouvre le récit, où le lecteur apprend que Louise est morte.
L'auteure brosse ainsi un portrait sans concession de ce monde du travail complètement déshumanisé, où on ne connait pas celui avec qui on travaille, on ne remarque même pas son absence.
Les déraisons est un roman original, fantasque, émouvant, drôle parfois, atypique, pour sûr. Je dois néanmoins avouer que j'ai eu du mal à m'immerger vraiment dans cette histoire, peut-être par le côté décalé qui m'a empêchée de m'identifier par moments. Mais j'ai été touchée par certaines scènes, par cet optimisme auquel on se raccroche avec la force du désespoir, mais qui n'écarte pas l'impuissance.
Ma note: