Editions Albin Michel - 2019- 445 pages
Londres, 1851. Engels vient rejoindre son ami Karl Marx, alias Le Maure, pour le sortir d'une situation compliquée. Marx, marié à une baronne, a fait un enfant à la bonne. Il faut faire disparaitre ce bâtard et éviter le scandale. Engels trouve alors une jeune femme pour recueillir le nourrisson. Charlotte, jeune immigrée irlandaise, vient de perdre l'enfant qu'elle attendait, à la suite d'une agression.
Pendant ce temps, la guerre de Sécession fait rage aux Etats-Unis et perturbe fortement l'approvisionnement en coton, déstabilisant l'activité textile en Angleterre. A la tête d'une usine travaillant le coton, Engels, issu d'une riche famille d'industriels allemands, met en place de nouveaux procédés de fabrication et s'attache à offrir de meilleures conditions de travail, aidé par deux soeurs ouvrières dans son usine, Lydia et Mary, qu'il prend sous son aile.
Quant à Charlotte, elle tente de vivre tant bien que mal avec son fils adoptif, Freddy. Comme la majorité des personnes de la communauté irlandaise, ayant fui la Grande famine, stigmatisée et rejetée par les Anglais, Charlotte vit dans la misère, au gré des rencontres dans lendemain.
Dès la couverture et l'entame du livre, je m'attendais à retrouver l'atmosphère des romans de Dickens, ce que j'ai effectivement retrouvé, en partie. Les quartiers de misère, habités ici par les Irlandais surtout, vivant aux côtés des plus aisés. Milieu du XIXème siècle, avec pour toile de fond la Révolution industrielle et la condition ouvrière, l'auteur met en scène des personnages historiques réels: Engels et Marx; Freddy aussi, celui-ci ayant réellement existé.
Marx est ici décrit aux antipodes de ceux dont il théorise la lutte imminente. Montré comme un personnage oisif, il occupe ses journées à rédiger son grand livre, sans en savoir davantage au cours de la lecture. Il entretient également un rapport à l'argent pour le moins paradoxal au vu de ses futurs écrits.
Engels, de son côté, possède l'argent et finance une grande partie de l'action de Marx, y compris son train de vie.
Le romanesque y est mais pour autant je ressors déçue de cette lecture. J'ai trouvé des longueurs, et surtout, je n'ai pas compris la valeur ajoutée d'avoir mis en scène des personnages historiques. Il m'a semblé que cela n'apportait pas grand chose au récit et que des personnages de fiction auraient tout aussi bien fait l'affaire. Je n'avais pas accroché avec le premier roman de Sébastien Spitzer, Ces rêves qu'on piétine (j'avais abandonné).
Enfin, ne lisez pas la quatrième de couverture, bien trop bavarde!
Ma note: