Editions Les Avrils - 2021- 233 pages
Léni habite sur une île, il travaille dans un chantier naval, sous la responsabilité de Marcel, qui lui a tout appris et auprès de qui il trouve une figure paternelle. Après le travail, Léni retrouve ses amis et collègues au café tenu par Christine, où s'enchaînent les parties de coinche. Discret, se laissant un peu porter, il attend avec impatience un week end sur deux de passer du temps avec sa fille Agathe.
Mais le gros sujet du moment, c'est le projet de pont qui reliera l'île au continent. Il y a ceux qui sont pour, qui y voient une formidable occasion de s'ouvrir au monde, et ceux qui sont contre, qui le perçoivent comme une menace à leur identité insulaire. A cette occasion, Chloé, une jeune photographe, vient réaliser un reportage sur l'île et ses habitants.
Avant ma lecture, j'ai eu un peu peur: des descpritions techniques, des mots savants connus des plus avertis, et puis très vite j'ai été rassurée, rien de tout ça dans cette histoire, ou alors très bien intégrés dans le récit. Il s'agit ici de ce que cela représente d'habiter une île, comme une protection, cette île accessible seulement par la mer, qui se mérite, de ces terres marquées par une identité forte. Alors quand il est question d'un pont, pour certains, c'est tout un univers qui semble menacé: le patrimoine, l'isolement volontaire, les repères.
Ce que propose Martin Dumont, c'est d'établir le parallèle entre les îles et les hommes. Léni est comme cette île, inacessible, difficile à atteindre. Le pont pour lui serait-il la rencontre avec Chloé? J'ai beaucoup aimé ce roman aux personnages attachants, et qui raconte la vie de gens simples, avec une grande délicatesse. L'auteur retranscrit très bien son attachement à ce milieu, à sa passion de la mer et des bateaux, aux gens qui le compose, le tout servi par une écriture simple et pudique. Une très belle découverte.
Ma note: