Editions Notabilia - 2022- 172 pages
A la demande de son frère Olivier, Isabelle accepte de rendre visite à son père, dans un village de montagne, dans les Alpes. Voilà des années qu'elle n'était pas revenue, marquée par l'attitude de son père toujours distante avec elle, sans marque d'affection, faisant même parfois preuve de cruauté dans ses paroles. Mais le père d'Isabelle et Olivier vieillit et montre des signes de pertes de mémoire. Ce retour reste douloureux, ravivant des souvenirs malheureux pour la plupart: cette quête d'amour qu'Isabelle a cherché auprès de son père taiseux et distant. Elle se remémore sa mère, toujours présente mais soumise elle aussi au côté sombre de son mari, qui semble ne trouver d'apaisement que quand il amène ses groupes au sommet de la montagne.
Isabelle retrouve un frère chéri, resté lui dans les montagnes natales, dont la femme est partie quelques années plus tôt. Quelle histoire cache ce père si inaccessible?
Il faut bien le reconnaitre, l'histoire d'une fille qui recherche l'amour de son père, c'est un sujet ultra utilisé en littérature, donc on se dirait rien de nouveau sous le soleil. Sauf que dans ce livre, je me suis laissée embarquer dans cette histoire de non-dits, d'incompréhension entre deux êtres qu'un grand fossé sépare depuis longtemps. Tout au long de l'enfance d'Isabelle, le moindre attachement, le moindre signe de tendresse ou de bonheur semblent être écartés par le père.
Elle arrive aussi dans ce village à un moment précis de vie, où elle vient de perdre accidentellement son compagnon, et qu'elle peine à se reconstruire. Seul le frère semble faire preuve de bienveillance.
L'écriture très maitrisée et par moments poétique de Gaële Josse contribue largement à la fluidité de la lecture.
Il faut attendre la fin pour tenter de comprendre pourquoi ce père a été ce qu'il est. Pour autant, je n'ai pas saisi pourquoi Isabelle particulièrement avait fait les frais des traumatismes passés et c'est là où je mets un gros bémol car je suis restée sur ma faim et frustrée, sur cet aspect en particulier qui me semblait pourtant clé. De la même façon, les causes du traumatisme du père me paraissent incohérentes avec le sort qu'il fait subir à ses enfants. C'est dommage
Ma note: