Editions Albin Michel - 2020 - 531 pages
Louise, la petite fille de la logeuse d'Edouard Péricourt et Albert Maillard dans Au-revoir là-haut, a grandi. En 1940, elle habite toujours le logement de sa mère décédée, elle a trente ans, institutrice, et travaille aussi comme serveuse au restaurant de Monsieur Jules. Elle y voit régulièrement le Dr Thirion, qui vient toutes les semaines et qui l'observe. Jusqu'à ce qu'il fasse une proposition à Louise, pour le moins surprenante.
Pendant ce temps, alors que la guerre a été déclarée quelques mois plus tôt, les troupes françaises se préparent à des combats qui tardent à venir. Rassurés par leur hiérarchie quant à la solidité de l'armée française et la ligne Maginot réputée infranchissable, Gabriel, professeur de mathématiques dans le civil, et Raoul Landrade font partie de ces soldats qui attendent le signal, l'un inquiet mais exemplaire, l'autre usant de toutes les combines pour en tirer profit.
Lorsque les combats éclatent enfin, c'est la déconfiture pour l'armée française, rapidement dominée par la Wehrmacht, favorisant ainsi l'avancée allemande. Les populations sont jetées sur les routes, c'est l'exode.
J'ai enfin lu ce troisième opus de la trilogie initiée avec Au revoir là-haut. L'écriture de Pierre Lemaitre est toujours aussi délicieuse et plaisante à lire, un style vraiment original. L'auteur excelle à dépeindre sa galerie de personnages, les principaux comme les secondaires, et à les mettre en scène dans ses récits.
Pourtant, j'ai été déçue. Même si j'ai retrouvé la verve qui caractérise un de mes auteurs fétiches, j'ai moins accroché à l'histoire, j'ai trouvé des longueurs. Certains pans du récit manquent d'explication- comme la raison pour laquelle le Dr Thirion fait cette proposition à Louise.
L'auteur décrit néanmoins très bien cette période, tous ces gens qui se retrouvent sur les routes, obligés de fuir. Et cette armée française complètement écrasée par leurs homologues allemands, remplie de supérieurs soit improvisés, soit lâches, laissée livrée à elle-même après les premières défaites. Alors que dans les états-majors ou dans les milieux politiques parisiens, le mot d'ordre est de maintenir le moral des troupes, coûte que coûte.
Une déception donc, Au revoir là-haut reste pour moi clairement au-dessus des deux autres tomes, mais n'entache en rien ma fidélité à l'auteur et au plaisir que j'ai à le lire.
Ma note: