Editions Stock - 2010- 392 pages
En 2100. Une petite fille, Lila est recueillie au Centre après l'arrestation de sa mère. Mi-pensionnat, mi-prison, Lila doit réapprendre à vivre en société au Centre. Une société ultra sécurisée, avec une surveillance permanente par caméras (jusque dans les chambres et les appartements), où les livres sont interdits car soi-disant allergènes à cause du papier. A la place, chaque citoyen possède un grammabook, sorte de tablette tactile numérique. Le contrôle s'étend même à la procréation puisque chaque couple désireux d'enfanter doit recueillir l'aval d'une commission pour faire enlever l'implant contraceptif posé à chaque femme en âge de procréer. Le plaisir n'étant pas prohibé, c'est un vibromasseur qui est offert par le Ministère à toutes les adolescentes, qui ont l'obligation de s'en servir, caméra à l'appui! Bref, la liberté n'a que peu de place dans cette société.
Lila, elle, n'a qu'une obsession: retrouver sa mère et comprendre pourquoi elle en a été séparée. Elle reprend peu à peu confiance en elle, aidée par le bienveillant et provocateur M.Kaufmann, directeur du Centre, qui lui apporte une ouverture d'esprit, si rare dans cette société cadenassée. Sa quête la conduit à rencontrer d'autres personnages qui l'amènent sur les traces de sa mère et de sa propre histoire, qui a commencé dans la Zone.
Voilà un beau roman. Pas gai, mais beau. J'ai été littéralement transportée par cette histoire, dure au fond, mais qui déborde de tendresse, de simplicité et d'espoir. J'ai aimé la plume de Blandine Le Callet, son analyse d'une société futuriste mais ce modèle est-il si éloigné de ce que celle nous connaissons aujourd'hui pourrait devenir ?
Lila joue sans cesse sur l'illusion, donner l'impression que, pour parvenir à ses fins et gagner un peu d'autonomie et de liberté qui lui permettent d'avancer. Les personnages sont très attachants, on suit avec grand intérêt leur évolution.
Il y est question aussi de la mémoire d'une société, où les livres n'ont plus leur place. Les journaux sont numérisés pour faire disparaitre de façon durable ces écrits. Ce n'est pas Farenheit 451, mais pas loin.
Et puis, il y a la Zone. Cet endroit redouté, dont on ne sait pas très bien ce qui s'y passe, qui y vit. Une chose est sûre: cette Zone est stigmatisée, une vraie frontière la sépare de la ville intra muros. On est clairement dans la peur, le rejet de l'autre, de l'inconnu.
Un vrai coup de coeur pour ce livre.
Ces derniers temps, j'ai passé de très bons moments de lecture: pourvu que ça dure!
Ma note : 5/5