Editions Denoël - 2009 pour l'édition originale- 2012 pour l'édition française- 335 pages
**Attention! Ne pas lire la 4ème de couverture**. Je crois que c'est la première fois que je vois ça: tout, absolument tout y est dit. Même ce qui se passe dans les dix dernières pages!! Remarquez, cela peut vous faire gagner du temps (et de l'argent) ;-)
Uppsala, en Suède, dans les années 1880. Le Dr Stig Ekeberg, jeune médecin diplômé, décroche un poste d'assistant du médecin municipal, le Dr Petersen, ce qui lui permet de rester en ville et d'éviter le passage obligé par l'hôpital pour faire ses preuves. "Il entre dans les attributions du médecin municipal d'inspecter les femmes publiques de la ville (...)" explique le Dr Petrersen à son disciple. Afin d'éviter toute épidémie, elles sont dans l'obligation de se présenter aux consultations. Au moindre doute, elles sont placées en quarantaine. DEs PV d'inspection des prostituées sont établis et remis au chef de la police . Des commissions sanitaires se réunissent ensuite avec les notables de la ville.
En binôme avec un agent de police, le Dr Ekeberg part régulièrement à la recherche de ces filles.
Ces protituées arrivent le plus souvent de la campagne, de milieux pauvres, et souvent orphelines avec comme seul horizon celui d'intégrer la maison close de la ville tenue par Tekla, qui assure protection, repas et vêtements, du moins de meilleure façon que livrées à elles-mêmes dans la rue et à la merci des esprits malveillants. C'est le cas de Sara Kristina qui, violéeet marquée par un invité de la maison où elle travaillait comme domestique, a fui la campagne pour l'anonymat de la ville. Alors qu'elle souffre des suites d'un tentative de suicide, elle demande un soir de l'aide au Dr Ekeberg. Celui-ci la prend un peu sous son aile.
Alors raconté comme ça, on se dit que le sujet est intéressant mais en fait j'ai été assez déçue par ce livre. En fait, je l'ai trouvé très inégal. Pendant un bon moment, il ne se passe pas grand-chose, puis cela décolle avec l'explication plus concrète des activités du médecin municipal et de son assistant. Cela se révèle d'ailleurs très instructif: la surveillance des prostituées au nom d'une veille sanitaire qui, bien sûr, ne pourrait pas concerner les respectables clients des ces dames; la mise en quarantaine des sujets "à risques" comme du bétail; la sur-mortalité de ces femmes démunies qui meurent dans des conditions souvent déplorables. Mais aussi le début des idées de régulation des naissances, de la prise de distance avec la réligion, courants émanant des universités de médecine.
Bref autant de sujets qui auraient mérité un développement beaucoup plus important. Le livre s'avère d'ailleurs vraiment intéressant lors de ces passages mais ils sont entrecoupés par des moments où l'attention retombe. Et c'est bien dommage.
J'ai été très gênée aussi par le fait que les dialogues ne sont pas matérialisés, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de tiret signalant une prise de parole. L'auteur revient bien à la ligne mais cela rend confuse la compréhension. J'ai eu du mal aussi à me répérer dans le temps, la construction rend parfois difficile la compréhension de la chronologie des événements.
Pour résumer, ce livre avait un thème intéressant mais qui n'a pas été exploité dans tout son potentiel. Lorsque le sujet est traité, il l'est bien, mais sinon, c'est un peu poussif. Lecture inégale, donc.
Ma note : 3/5