293 pages- Editions de l'Olivier- 2009
De nos jours, dans une Amérique latine imaginaire. Vatapuna, une petite île.
Rose Bustamente, la quanrantaine, ex-prostituée, vit seule et heureuse de la pêche, dans une petite cabane. Jusqu'à l'arrivée de Jeronimo, caïd de la ville, venu se faire construire une luxueuse villa sur les hauteurs, qui entend bien faire plier les plus récalcitrants, à commencer par Rose dont la bicoque lui perturbe la vue. D'abord hostile, Rose finit par tomber sous le charme de Jeronimo et se retrouve enceinte.
Peu présent et prévenant, Rose quitte la villa et retourne vivre dans sa petite cabane, avec sa fille Violette. Mais celle-ci n'est pas comme les autres. Fille facile, elle se réfugie de plus en plus dans l'alcool, jusqu'à tomber enceinte (on ne sait pas vraiment de qui) . Trop immature et irresponsable, Violette ne sait pas s'occuper de l'enfant. Rose recueille sa petite fille, Vera Candida, fillette sage et appliquée.
Bien après la mort de sa mère (retrouvée dans une forêt), Vera Candida tombe enceinte à son tour, à 15 ans; on ignore là encore qui est le père. Pour éviter à sa grand-mère la honte de son état et par craite des représailles, Vera Candida décide de fuir Vatapuna et de rejoindre la ville de Lahomeria.
D'abord hébergée par une connaissance, elle intègre un foyer pour mères célibataires avec sa fille Monica Rose. Vera Candida, discrète mais déterminée, trouve un travail de nuit dans une usine de paniers repas. Elle fait la connaissance d'Itxaga, journaliste, qui succombe littéralement à son charme. Mais la jeune femme se montre un peu sauvage, sur ses gardes et n'est pas facile à apprivoiser...
Voilà un roman très dense qui s'apparente à un conte, impression renforcée par les lieux imaginaires mais aisément transposables dans l'Amérique latine contemporaine. La construction des phrases est originale: longues, mêlant descriptions et dialogues, tout cela reste très plaisant à lire et on s'y retrouve sans problèmes.
A travers le parcours de Vera Candida, qui est le plus détaillé, Véronique Ovaldé nous livre de très beaux portraits de femmes, leurs conditions, leurs combats, leurs maternités mais aussi leurs faiblesses. Car ces femmes sont loin d'être parfaites dans leurs moeurs notamment, mais elles ne sont jamais lâches. Elles se retrouvent souvent seules à assumer toutes les responsabilités.
A l'inverse des hommes (exception faite d'Itxaga), dont l'image n'est vraiment pas glorieuse: orgueilleux, capricieux, égoïstes, malhonnêtes.
Ce roman m'a beaucoup plu, j'ai été transportée par la destinée de ces femmes et leur façon de vivre, d'affronter le quotidien, en toute simplicité. Il n'y a pas de temps mort. J'ai aussi beaucoup apprécié le style de Véronique Ovaldé, pas du tout déroutée par la construction de ses phrases.
Bref, un livre que je recommande.
Ma note : 4,5/5