Editions JC Lattès - 2014-
Quatrième de couverture: « Sur le quai de la gare Saint-Lazare, entre trois grosses valises et une poignée de pigeons, je reste étourdie.
Après des dissertations de sept heures, une maîtrise imparable de l’exophore mémorielle, une science sans faille de l’évolution des sons [aü] et [eü] au XVIIIe siècle, une acquisition sûre de la notion de valence et d’analyse actancielle, une compréhension intime des hypotyposes, une fréquentation assidue du Canzionere de Pétrarque, l’Éducation nationale m’expédie dans les tréfonds de l’Ouest, au cœur de la Haute-Normandie, entre les départementales D32 et D547, à Saint-Bernard de l’E., au collège des 7 Grains d’Or, au beau milieu des champs de maïs.»
La question de l’enseignement dans les « zones urbaines sensibles » a été maintes fois traitée. Mais qu’en est-il dans ces déserts modernes que sont les zones rurales ? Molière à la campagne raconte le parcours héroï-comique d’une jeune enseignante, débordée par les réactions cocasses et bruyantes de ses élèves, mais aussi par les impératifs ineptes de l’Éducation nationale... Portrait d’un monde finissant qui se cherche un nouveau modèle."
Mon avis: Franchement, au vu de la quatrième de couverture, on peut s'attendre au pire.A la fin de ma lecture, j'ai un goût amer, car ce livre m'a gênée, à plusieurs titres. Je tiens à préciser en préambule que je ne suis pas prof, ni ne travaille dans le milieu enseignant, et je me suis demandée si ma méconnaissance de ce milieu pouvait expliquer mes interrogations. Je ne voudrais pas descendre en flèche un témoignage attestant d'une réalité. Cependant, je vois tout de même ce qu'il se passe autour de moi.
Ce qui m'a le plus dérangée dans cette histoire c'est la généralisation. Pour être claire, pas un personnage ne semble tenir la route. Les élèves paraissent très éloignés de ce que peut leur apporter l'école, les parents n'en parlons pas, ils sont au pire démissionnaires, au mieux désemparés mais de bonne volonté.
L'administration de l'Education nationale en prend aussi pour son grade. Les formateurs des enseignants semblent être totalement à côté de la plaque quant à la réalité que vivent leurs jeunes recrues. Si c'est vrai, je veux dire si cela est généralisé, je trouve cela grave. Le principal du collège apparaît comme quelqu'un de totalement désabusé et d'aucune aide ou soutien pour les professeurs ou les élèves. Là encore, c'est alarmant.
Bref, j'ai trouvé le propos également très parisien.
En fait, je refuse de croire à un tel pessimisme. Je ne nie pas que l'auteure pointe du doigt un certain nombre de dysfonctionnements, encore une fois, je ne travaille pas dans l'enseignement. Elle parle bien notamment du décrochage scolaire, à travers le parcours d'un de ses élèves. Mais le tout me paraît exagéré. Si cela avait un roman, pourquoi pas, mais là il s'agit bien d'un document / essai, et présenté comme tel.
J'ai voulu avoir le point de vue de quelqu'un de ce milieu, en la personne de Valérie, prof de son état et enseignant aussi dans l'Eure. Je n'aurais pas parié un centime sur le fait qu'elle trouve un quelconque qualité à ce bouquin. Et pourtant, elle lui en a trouvé plusieurs...Allez lire son avis ici.
Ma note: 2 / 5