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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 12:49

Des noeuds d'acier

Editions Denoël - 2013- 265 pages

 

Théo, la quanrantaine, vient de sortir de prison où il a purgé une peine de dix-neuf mois pour avoir tabassé son frère Max qui avait couché avec sa fiancé. Théo n'est donc pas ce qu'on appelle un enfant de choeur. D'ailleurs, la première chose qu'il fait à sa sortie est d'aller voir son frère, devenu handicapé et presque un légume, pour le narguer et se délecter de sa vengeance. Il lui est pourtant interdit d'approcher sa victime...

Pour se faire oublier, il prend quelques jours de vacances, en pleine campagne, et loge dans un gîte tenu par un couple un peu bourru mais sympathique. Il en profite pour faire des randonnées, activités qu'il aime pratiquer. Sur les conseils de sa logeuse, Théo part un jour en promenade. Il tombe sur une maison, perdue au milieu de nulle part, habitée par deux frères. Il n'en ressortira pas. Les deux vieux ont décidé que Théo serait leur esclave et ne serait pas traité mieux qu'un chien.

Wouah, la claque! Ce n'est pas un coup de coeur car je ne le conseillerais pas à tout le monde. Tout au long de ma lecture, je me suis demandée où l'auteure avait bien pu trouver une histoire pareille: sordide, morbide, affreux...les adjectifs ne manquent pas pour décrire ce que subit Théo. Cette absence d'humanité, de raison qui habite les deux geôliers, qui n'ont pas l'air d'avoir conscience de ce qu'il font. On se trouve dans une misère sociale et intellectuelle des plus poussée. Les sévices subis par l'esclave, car il n'y a pas d'autres mots sont tout simplement horribles.

Toute forme d'humanité quitte peu à peu Théo, son corps et son esprit deviennent si ce n'est animal, en tous cas...plus rien. Et pourtant subsiste malgré tout un instinct de survie, cet infime espoir qu'il pourra en réchapper. Mais comment? C'est bien la question que se pose le lecteur tout au long du livre. Comment tout cela va-t-il finir? Comment peut-on en arriver là?

Sandrine Collette décrit vraiment très bien l'enfermement, physique et mental, la folie, cette tension qui va crescendo. L'auteure ne tombe jamais dans la facilité, introduit du suspens juste ce qu'il faut et produit une histoire originale, un huis-clos effroyable.  Et franchement, moi, j'y étais dans cette baraque avec ces deux vieux fous et Théo. Pour un premier roman, c'est une vraie réussite. Mais âmes sensibles, s'abstenir!

Ce livre fait partie de la sélection du prix Gouttes de Sang d'Encre de Vienne 2013.

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Challenge thrillers et polars

Sans doute ma dernière contribution au challenge Thrillers et Polars organisé par Liliba. Et je rempile pour l'année prochaine bien sûr!

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6 juin 2013 4 06 /06 /juin /2013 06:00

Le cercle

XO Editions - 2012- 558 pages

 

Qui n'a pas entendu parler de ce livre sur la blogosphère doit avoir hiberné tout l'hiver...Faisant partie de la sélection du prix des lectrices de Elle, beaucoup de bloggueuses l'ont lu.

 

Deuxième volet des aventures du commandant Martin Servaz, après Glacé. L'intrigue se déroule à Marsac, près de Toulouse, de nos jours. Claire Diemar, jeune et jolie trentenaire, enseignante au lycée de Marsac, est retrouvée morte chez elle, assassinée. Un jeune homme, Hugo, erre dans le jardin, drogué. Les soupçons se portent immédiatement sur lui. Marianne, sa mère, contacte Martin Servaz, son amour de jeunesse pour lui demander d'innocenter Hugo. Le commandant se retrouve replongé vingt ans en arrière, lorsqu'il était lui aussi élève à Marsac. Et ses sentiments vis-à-vis de Marianne semblent intacts.

En parallèle, Servaz participe à l'enquête pour retrouver l'assassin de Claire Diemar, laquelle semblait plaire beaucoup aux hommes: un député-maire aux ambitions politiques bien marquées, le jeune Hugo...Au fur et à mesure, l'ombre de Julian Hirtmann, dangereux criminel évadé de l'institut dans lequel il était enfermé, semble resurgir et suivre au plus près Martin. Se peut-il qu'Hirtmann ait frappé à nouveau, après les dix-huit mois de silence suite à son évasion? 

Martin veut également protéger sa fille, Margot, élève en classe prépa au lycée de Marsac, qui serait une cible idéale pour atteindre le commandant dans ce qu'il a de plus cher. Margot qui, sur les traces de son père, enquête avec son ami Elias, sur des camarades d'Hugo appartenant à un étranger groupe: le Cercle...

Avec ce deuxième opus, Bernard Minier suit la droite ligne de son premier roman. On y retrouve les personnages avec plaisir, le commandant Servaz se trouve déstabilisé par la réapparition de Marianne, la femme aimée, qui lui fait mélanger les genres, privé et professionnel. L'intrigue est bien amenée, différentes pistes sont envisagées, bref c'est prenant.

J'ai eu des sentiments cependant contradictoires au cours de ma lecture. J'ai bien été prise dans l'enquête, il y a du suspens, c'est facile à lire. Mais au fond, il ne se passe pas grand chose. Je veux dire, vu l'épaisseur du bouquin, on aurait pu s'attendre à une véritable évolution de l'histoire. Alors, le fait qu'il n'y ait pas un rebondissement à toutes les pages  n'est pas toujours un défaut bien sûr, puisque ça se lit bien. De plus, j'ai trouvé intéressante l'approche psychologique des personnages, l'analyse faite autour de Servaz surtout.

Mais l'auteur aurait aussi pu faire l'économie de quelques passages (un paragraphe complet sur le commandant Servaz qui prend un café à la machine à café, bon, c'est pas indispensable).Et certaines scènes et personnages arrivent un peu de manière grossière. Par exemple, on ne voit pas bien pourquoi Irène Ziegler réapparait, l'auteur aurait pu l'amener sur l'enquête de façon plus fine. Il doit avoir avoir un problème avec les femmes (je plaisante of course!) car je me rappelle avoir lu pas mal de critiques sur le fait qu'il n'avait pas assez exploité le personnage de la psy dans Glacé.

J'ai trouvé la fin un peu rapide aussi. Et pourtant, je suis certaine que je lirai la suite (car il y a fort à parier qu'il y en aura une).Parce que je m'y laisse prendre et que Servaz, bah je l'aime bien...

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Challenge thrillers et polars

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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 13:45

Froid mortel

Editions Albin Michel - 2011 pour l'édition originale- 2013 pour la traduction française- 441 pages

 

A Valla, en Suède, de nos jours. Le centre de détention psychiatrique de Sainte-Barbe soulève bien des interrogations et suscite la curiosité. Qui sont ces patients enfermés dans cet institut? Qu'ont-ils fait, comment se comportent-ils? D'autant que les règles de sécurité sont drsatiques: nul n'a le droit d'y pénétrer, hormis le personnel habilité. A côté de la grande bâtisse, un autre bâtiment abrite une "maternelle" pour les enfants dont un  des parents (ou les deux) est interné à Sainte-Barbe. Encadré la journée par des éducateurs, la plupart vivent avec l'autre parent libre ou en famille d'accueil, et sont autorisés à voir le parent malade lors de visites très réglementées. Ils traversent alors une sorte de passage souterrain, accompagnés par un éducateur, et prennent un ascenseur qui les conduit dans la salle des visites.

C'est donc à la maternelle que Jan Hauger, 29 ans, se fait embaucher en tant qu'éducateur. Jeune homme solitaire, il est à la recherche d'une certaine Alice Rami, une de ses anciennes amies, qu'il pense faire partie des patients du centre. Mais il est formellement interdit de poser des questions sur les patients, et encore plus d'entrer en contact avec eux. Que s'est-il passé aussi il y a neuf ans, au Lynx, lors de la disparition du petit William? Quel rôle a joué Jan dans cette histoire?

 

Voilà un livre à vous glacer les sangs; rien que la couverture fait froid dans le dos. Et le lieu de l'intrigue, un centre de détention psychiatrique dont on ressent la froideur, dont il nous semble entendre les grincements, les bruits métalliques, bref rien de chaleureux. Certaines situations, dans les couloirs souterrains, lorsque Jan part en exploration notamment, font monter la tension.

Et les personnages annexes, les collègues de Jan, semblent tous un peu dérangés, mals dans leur peau. Pour quelles raisons travaillent-ils à la maternelle? Que cherchent-ils eux aussi? On a presque l'impression d'une ville à part. 

Et enfin, le passé trouble de Jan dont l'auteur nous distille au fur et à mesure des éléments:  sa relation avec Alice Rami avec qui il fait connaissance au Pôle psychologique adolescents-familles après sa tentative de suicide  alors qu'il n'a que quatorze ans, l'épisode au Lynx...

J'ai trouvé que l'action avait du mal à démarrer, que la mise en place était parfois un peu longue. Et j'ai également été très gênée par l'écriture, j'avais le sentiment qu'il n'y avait pas vraiment de style. Impression que je n'avais pas du tout ressentie à la lecture de Le sang des pierres, que j'avais beaucoup aimé. 

Mais après, Johan Theorin arrive à trimballer le lecteur vis-à-vis des personnages ambigus, à commencer par Jan. Qui est-il vraiment, que cherche-t-il? N'est-il pas aussi dangereux que les patients enfermés à quelques mètres de lui? L'auteur plante un décor glaçant, retranscrit une atmosphère angoissante. La fin m'a parue aussi un peu rapide même si les toutes dernières pages sont intéressantes.

Bref, un thriller qui remplit son contrat mais un peu déçue quand même, j'en attendais plus.

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Challenge thrillers et polars          voisins-voisines-version-curlz

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16 avril 2013 2 16 /04 /avril /2013 06:00

livre-audio-la-maison-da-cote-de-lisa-gardner

Editions Thélème - 2010 pour l'édition originale papier- 2011 pour la version audio (6h30 inscrits sur la couverture...hum c'est plutôt le double).

 

Dans la banlieue de Boston, de nos jours. Sandra Jones, enseignante, jeune et jolie mère de famille, a disparu. Son mari, Jason Jones, journaliste au Boston Daily, découvre à son retour du travail la maison vide, hormis leur petite fille de quatre ans, Ree, paisiblement endormie dans son lit.

Le commandant DD Warren mène l'enquête et découvre une famille bien étrange: pas d'amis, pas de famille, peu d'échanges. Qui sont ces gens qui vivent comme repliés sur eux-mêmes? Qu'ont-ils à cacher?

Cela faisait longtemps que le livre audio m'intriguait. Peut-être des réminiscences de l'enfance où on nous (ra)conte des histoires...Pourtant, j'étais sceptique car j'ai clairement une mémoire visuelle. Enfin voilà, j'ai sauté le pas grâce à Enna qui a fait voyager ce livre jusqu'à moi; encore merci à elle.

Et je dirais que cette expérience a été intéressante. Points positifs: la grande qualité de narration d'Elodie Huber, sa voix est très agréable à écouter. Je me demandais d'ailleurs comment faire avec plusieurs personnages d'un livre avec un narrateur unique? Eh bien là, en tous cas, pas de soucis, on s'y retrouve sans peine.

Autre point positif: mettre à profit un temps a priori inutile pour découvrir un livre. Pour moi en l'occurrence, je l'ai écouté dans ma voiture. Alors bon j'ai la chance d'avoir un temps de trajet assez court (env 20 min) pour me rendre à mon travail, donc 40 min d'écoute par jour, cela me semble fort raisonnable et suffisant.

Car le livre audio ne remplace pas le livre lu par soi. Et c'est là que je suis plus mitigée. Car j'aurais sans doute mis moins de temps à le lire (d'autant que j'ai été en vacances une semaine). De plus, j'avais un autre livre papier en cours, ce qui me perturbe beaucoup car je ne lis jamais deux livres en même temps.

Et puis, pour bien écouter, il faut être seule; si mon titi est derrière, c'est juste impossible!! Et écouter seule dans mon salon, ça ne me disait vraiment rien. Donc, il faut réunir un certain nombre de conditions d'écoute, toujours selon mon expérience et mon envie, je le reprécise.

 

Alors résultat des courses, un essai intéressant, mais pas totalement convaincue. Je ne vais pas rejoindre le club des aficionados (elles se reconnaitront) des livres audio mais je retenterai l'expérience.

Et à propos, le livre en question, vous savez celui dont j'étais censée faire une critique, La maison d'à côté: c'est bien, tous les codes du thriller sont réunis (mystères, personnalités énigmatiques, faux coupables, rebondissements...), bref tout y est. Rien qui révolutionne le genre mais c'est maitrisé.

 

Cette lecture s'inscrit dans le cadre du challenge Thrillers et polars de Liliba mais aussi dans celui de Valérie "Ecoutons un livre" dont le thème ce mois-ci était: "livre ayant reçu un prix". Ca ne pouvait pas mieux tomber, celui-ci a reçu le Prix des Lectrices de Elle catégorie policier en 2011.

 

                                                    Challenge thrillers et polars  Challenge écoutons un livre

 

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 14:57

Gataca

Editions Fleuve Noir - 2011- 508 pages

 

Voici le second volet du dyptique sur la violence imaginé par Franck Thilliez après Le syndrome E. A la fin, Lucie Hennebelle, commandant de police, constatait l'enlèvement et la disparition de ses filles jumelles. Un an plus tard, Gataca démarre avec la découverte du cadavre de Clara, une de ses filles, tandis que l'autre est retrouvée saine et sauve et libérée de l'endroit où elle était séquestrée par un certain Grégory Carnot.

C'est donc une Lucie meurtrie, désespérée, qui tente de continuer à vivre pour sa fille survivante, après avoir démissionné de la police.

De son côté, Franck Sharko n'est plus que l'ombre de lui-même, rongé par la culpabilité. Il a quitté son poste à la criminelle pour revenir sur le terrain où il a bien du mal à s'intégrer dans un groupe.

Depuis le drame, Lucie et Franck ont rompu tout contact.

L'histoire démarre par la découverte du corps d'une étudiante, spécialiste de l'évolution des espèces, manifestement attaquée par un primate. La jeune femme orientait ses recherches notamment sur la latéralité: elle semblait s'intéresser aux gauchers et le possible rapport avec la violence.

Franck Sharko est nommé sur l'affaire. Qu'elle n'est pas sa surprise lorsqu'il s'aperçoit que la victime, Eva Louts, avait rendu visite en prison à plusieurs criminels ultra violents, dont Grégory Carnot, l'assassin de Clara. Les chemins de Lucie et Franck se croisent alors à nouveau.

Vous le savez, je suis une inconditionnelle de Thilliez. Une fois encore, il nous entraine dans une enquête aux multiples ramifications, avec pour toile de fond la violence, son origine et son expression, toujours d'un point de vue scientifique et médical, tout en restant accessible. Sont abordées les questions de l'Evolution des espèces, le déterminisme, bref ce qui fait que nous sommes nous, aujourd'hui, les mécanismes de l'être humain. 

L'auteur entretient le suspens, il mène son intrigue tambour battant. Et puis j'aime vraiment vraiment beaucoup ce duo de flics. Franck Thilliez apporte un soin particulier à la psychologie de ces personnages. Dans Le syndrome E, c'était la personnalité de Franck Sharko qui était étudiée avec beaucoup de profondeur, à la suite des décès de sa femme et de sa fille unique. Ici, c'est Lucie Hennebelle qui est davantage mise en avant: comment survivre après la mort d'un enfant, surtout dans de telles circonstances? Comment se comporter lorsqu'on oscille entre surprotection et rejet? Comment gérer la culpabilité? Tirer un trait et aller de l'avant ou essayer de comprendre pour mieux faire son deuil?

L'auteur nous entraine sur des terrains riches en rebondissements, je n'en dis pas plus évidemment. A l'inverse de beaucoup d'avis vus sur la blogo, j'ai cependant préféré Le syndrome E. Mais celui-ci est aussi très bon.

Franck Thilliez confirme une fois encore qu'il fait partie des grands auteurs européens de thrillers.

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Challenge thrillers et polars

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 21:55

Cherche jeunes filles à croquer-G

 

Editions Le Masque - 2012 - 392 pages

 

Dans la vallée de Chamonix, de nos jours. Une clinique isolée, ancien monastère, accueille des jeunes filles atteintes d'anorexie. Depuis quelques années, plusieurs adolescentes fréquentant ou ayant fréquenté l'établissement, ont disparu : fugue? enlèvement?

A la demande des parents qui veulent relancer l'enquête, le commandant Eric Lanester, profiler en criminologie à Paris, est envoyé sur les lieux avec son équipe et doit mener ses recherches conjointement avec les gendarmes de la région, avec qui la cohabitation n'est pas toujours facile.

L'affaire apparait vite très complexe: l'absence de corps amène les enquêteurs à étudier toutes les hypothèses, à explorer toutes les pistes. Il s'agit aussi de fouiller dans la vie de ces jeunes filles, leurs relations avec leurs parents, leurs frères et soeurs pour essayer de comprendre comment elles en arrivent à ne plus s'alimenter, et ce qui aurait pu entrainer leur disparition (volontaire ou pas).

 

Deux lectures coup sur coup de polars/policiers français écrits par une femme (le précédént étant Karine Giebel). Ici, nous assistons à une enquête liée à des disparitions dont on se demande si elles sont volontaires ou pas. Au début, on se dit que non, cela parait tout de même bizarre pour des adolescentes faibles physiquement et au moral plutôt en berne. Et puis, au fil de la lecture, on se pose la question...L'enquête évolue doucement, tranquillement, rien de sanguinolent.

L'ambiance m'a parfois fait penser à Glacé de Bernard Minier, surtout l'aspect "perdu dans la montagne". Car on a par moments l'impression d'être isolé dans cette vallée et cette clinique un peu glaçante. Le lecteur découvre au fur et à mesure tous les protagonistes de cette histoire et je dois dire que c'est une des forces du roman: les personnages sont très fouillés, très travaillés. A commencer par Eric Lanester, profiler qui suit une psychanalyse et constamment en proie au doute; les autres membres de l'équipe, puis ceux de la gendarmerie. Il y a du nouveau dans la figure de l'enquêteur. Chacun a droit à son "profil" et à ce titre, on peut reconnaître un vrai travail, un souci d'originalité de la part de l'auteure.

En même temps, j'ai trouvé dommage que des traits de personnalité de certains personnages, notamment la famille des disparues, ne soient pas plus exploités. On suit des fausses pistes mais on regrette parfois que cela ne serve pas plus l'intrigue.

Enfin, l'auteure a pris pour thème l'anorexie des adolescentes et elle maitrise très bien son sujet. L'enquête met en lumière les problématiques liées à cette maladie, l'état d'esprit de ces jeunes filles très difficiles à cerner et à aider. On perçoit bien les souffrances des familles, leur impuissance et leur désarroi, et aussi la limite de la médecine dans le traitement de certains cas.

 

Un roman plutôt réussi et original à bien des égards.

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Challenge thrillers et polars

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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 06:30

Les morsures de l'ombre

Editions Fleuve Noir - 2007- 291 pages

Benoît Lorand, officier de police, se réveille enfermé dans une cage, dans le sous-sol d'une maison. Il ne se souvient de rien, si ce n'est que sa geôlière n'est autre que cette jolie rousse qu'il a dépanné quelques heures plus tôt sur le bord de la route. Et son irrépressible besoin de séduction l'a conduit à la suivre jusque chez elle...

Cette femme apparait très vite dérangée. Elle tient absolument à faire avouer à Benoît le meurtre de sa soeur commis quinze ans plus tôt. Pourquoi s'acharne-t-elle sur lui? Va-t-il sortir vivant de cet enfer?

 

Enfin! Depuis le temps que je voulais découvrir Karine Giebel, c'est chose faite, à l'occasion du rendez-vous proposé par Stéphie. Au départ, ce n'est pas ce titre que je voulais lire mais le succès de Karine Giebel fait que seul ce livre était disponible à la bibliothèque. Soit, le résumé me paraissait bien tentant.

Et force est de constater que la réputation de l'auteure n'est pas surfaite. Ce huis-clos s'avère très prenant, le lecteur partage l'angoisse et surtout l'incomptéhension de Benoît Lorand: mais que lui veut Lydia, cette folle qui tente par tous les moyens de pression et de torture de lui faire avouer le meurtre de sa soeur quinze ans auparavant?

Karine Giebel met au point un scénario absolument diabolique, elle sait surprendre le lecteur, certaines scènes font monter la tension à son comble: comment tout cela va-t-il finir? L'intrigue est bien ficelée, l'atmosphère glaçante. Les sévices infligés sont décrits de manière, disons, concrète, on souffre avec lui.

Et tous les personnages semblent avoir une bonne raison de se venger de Benoît. Nombreux sont ceux qui éprouvent rancune et jalousie envers ce séducteur invétéré.

Pas de temps morts, un dénouement original, qui tient ses promesses. 

J'ai trouvé cependant quelques défauts: le côté répétitif est parfois un peu lassant. Et puis, les personnages secondaires auraient pu être davantage exploités car ils jouent un rôle prépondérant dans l'histoire. Et le final est peut-être un peu rapide. Des défauts mineurs, qui devraient être corrigés dans ses prochains romans. Que j'ai bien l'intention de lire.

 

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Karine Giebel

 

Challenge thrillers et polars   Challenge 13 auteurs

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 12:00

L'enfant aux cailloux

Fleuve Noir - 2011- 330 pages

 

Elsa Préau, ancienne directrice d'école retraitée, revient vivre dans sa maison dans une petite ville de Seine-Saint-Denis, après un séjour  de dix ans dans un établissement spécialisé à Hyères. La rue a changé bien sûr, de nouveaux voisins se sont installés, notammenrt un couple avec ses deux jeunes enfants. Les journées sont longues pour Elsa, attendant les visites de son fils unique Martin, aussi passe-t-elle le temps en regardant dans le jardin des voisins. C'est alors qu'elle y découvre, à l'abri d'un arbre, l'existence d'un enfant, l'air malheureux et en guenilles, qui ne sort que certains jours et qui joue avec cailloux et des brindilles. Qui est-il, puisque la famille ne parait avoir que deux enfants? De toute évidence, ce petit garçon est victime de maltraitance et Elsa assiste même, de sa cachette, à des scènes sans équivoque. De plus, elle se trouve d'autant plus troublée que cet enfant aux cailloux ressemble comme deux gouttes d'eau à son petit-fils Bastien...

La vieille dame, qui ne peut supporter la souffrance enfantine, prend les choses en main pour signaler ce cas aux autoriéts compétentes. Sauf qu'Elsa Préau a des antécédents psychiatriques et a bien du mal à convaincre de l'existence même de cet enfant que personne ne connait...

J'ai découvert ce roman sur la blogosphère en lisant des avis passionnés de lectrices, je n'en ai pas du tout entendu parler par ailleurs. L'auteure balade le lecteur. D'emblée, on voit que quelque chose ne tourne pas rond chez mamie Elsa, qu'elle semble voir des choses qu'elle est seule à voir ou à entendre. Pourtant, par moments, le doute s'installe, pour revenir à plus de rationalité. On oscille costamment de l'un à l'autre.

Intrigue bien ficelée, même si j'ai trouvé que le dénouement use de raccourcis (mais rien de bien gênant) et laisse des questions en suspens. Les chapitres courts favorisent une lecture rapide et facile. Encore une fois, ce livre possède des qualités indéniables, j'ai passé un très bon moment et l'ai lu d'une traite mais au final, il reste quelconque pour moi, peut-être trop classique dans sa construction, pas assez fouillé dans ses personnages (on ne sait rien ou presque de l'ex-mari d'Elsa, de la femme de Martin...).

Un bémol aussi, pourtant pas imputable à l'auteure: j'ai trouvé beaucoup de fautes dans le texte (orthographe...). Cela dessert clairement la lecture, donc le livre, et personnellement ces fautes me font mal aux yeux. Cela peut arriver, mais 2 ou 3 dans un même livre, c'est inadmissible.

Lecture commune avec Valérie qui, elle, n'a pas aimé.

Ma note : 3,5 / 5

Challenge thrillers et polars

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 09:00

La compagnie des menteurs

Editions Sonatine (que j'aime décidément beaucoup) - 2008 pour l'édition originale- 2010 pour la trduction française- 569 pages

 

1348, dans le sud de l'Angleterre. L'épidémie de peste, arrivée de France, fait rage en Angleterre. Les villes se barricadent pour empêcher la propagation, favorisée par les ports. Chacun tente d'échapper à ce terrible fléau. Ainsi, neuf compagnons se retrouvent ensemble sur les routes pour gagner le nord du pays et espérer devancer la pestilence: un camelot borgne, vendeur ambulant de répliques de reliques (narrateur); Zophiel, un magicien aigri et railleur; Rodrigo et Jofre, un maître et son élève ménestrels, originaires de Venise, à la recherche d'une place chez un seigneur; Osmond, peintre et sa femme enceinte Adela; Narigorm et Plaisance, fillette liseuse de runes et une servante qui l'accompagne; et enfin Cygnus, conteur itinérant, affublé d'une aile de cygne en guise de bras. Tous ces personnages se retrouvent donc ensemble à sillonner les routes et les forêts pour fuir la peste.

Un voyage qui va se révèler riche en aventures et rencontres, tour à tour agréables, inquiétantes, festives et parfois mortelles. Chacun apprend à cohabiter avec son compagnon de route dont il ne sait rien, suscitant de la méfiance et mettant en exergue un égoïsme souvent instinctif. Sont-ils tous ce qu'ils prétendent être? 

Au vu du sujet et dès les premières lignes, j'ai d'emblée pensé à Ken Follett et sa saga Les piliers de la terre, ouvrage référence du genre. Le décor est planté: l'Angleterre du Moyen-Age, à la veille de la Renaissance, et au coeur de cet efforyable épidémie de peste qui a décîmé une bonne partie des habitants du royaume. L'atmosphère des villes est très bien rendue: fonctionnement, métiers...Karen Maitland se montre très précise dans les termes, on apprend beaucoup de choses d'un point de vue historique. Des notes en fin de livre apportent des éclairages bienvenus sur l'époque.

J'ai apprécié la présence d'une carte, en début de livre, qui retrace le parcours de la compagnie, permettant de bien visualiser. Je regrette qu'il n'y en ait pas plus souvent.

Les personnages aussi s'intègrent très bien dans cette retranscription. Les modes de vie, la survie souvent, cette misère d'une majorité de la société sont bien décrits, toutes ces inégalités qui caractérisent l'époque moyenâgeuse. On retrouve une vraie authenticité.

Et puis, surtout, la prédominance de la religion, les rites, les croyances, les superstitions. La recherche du salut, comme la quête de toute une vie, qu'il faut absolument obtenir, et ce quel qu'en soit le prix. Toute action, bonne ou mauvaise, trouve dans la religion son prétexte ou sa justification. 

On suit donc avec intérêt cette troupe, dont les personnages se révèlent plus mystérieux et plus troubles qu'ils n'y paraissent. Dommage cependant qu'il y ait quelques longueurs, l'intrigue piétine par moments.

Un bon polar médiéval qui surprend encore dans son dénouement.

Ma note : 4,5 / 5

 

Challenge thrillers et polars voisins-voisines-version-curlz

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 07:02

Avant d'aller dormir

Editions Sonatine - 2011- 410 pages

 

Depuis un grave traumatisme, Christine Lucas, 47 ans, se réveille tous les matins sans aucun souvenir, ni de son identité, de son âge, de sa vie...Il lui faut quotidiennement réapprendre qui elle est, quel âge elle a, quelle est sa vie. Avec l'aide d'un neuropsychologue, le Dr Nash, elle entreprend de consigner tout ce qui lui arrive, ce que lui raconte son mari Ben , les souvenirs qui lui reviennent par flash, dans un journal, lui permettant ainsi de recréer sa vie passée. Et de mettre en lumière des incohérences entre ce qu'on lui raconte et la réalité de sa vie...

Que s'est-il rééllement passé lorsqu'elle a perdu la mémoire? Qui dit vrai, elle qui n'a que son journal sur lequel s'appuyer?

On ne présente plus les éditions Sonatine qui publient des polars et thrillers bien souvent de grande qualité. Je dois dire que celui-ci s'intègre parfaitement dans la ligne éditoriale de cette maison (ou du moins l'idée que je m'en fais et l'image que j'en ai). Le postulat de départ est original et on rentre vite dans la peau du personnage: quelle horreur de ne pas se souvenir de qui l'on est et ce tous les matins! De savoir que les quelques informations rassemblées au cours d'une journée, qui sont autant de révélations, seront de toutes façons oubliées le lendemain matin: quel découragement.

Christine fait preuve d'un grand acharnement pour recoller les morceaux du puzzle de sa vie, que le lecteur suit avec intérêt.

Je reproche tout de même à ce livre d'être répétitif, sur le ressenti de l'héroïne, ses pertes de mémoire et ses conséquences.

Cependant, il ne faut pas bouder son plaisir: voilà un bon "page turner", bien maitrisé avec des moments de suspens très réussis.J'ai été tenue en haleine et ai veillé jusque tard dans la nuit pour le finir (je me suis d'ailleurs fait bien peur quand le voisin du dessus est rentré;-))

J'avais hâte de me faire un avis sur son livre qui a été beaucoup vu sur la blogo. Les avis étaient très partagés, parfois très tranchés dans un sens comme dans l'autre. Cette lecture commune proposée par Carnet de lectures m'a donné l'occasion de le lire. Verdict: je vais me ranger parmi ceux qui recommandent cette lecture.

Les avis de Carnet de lecturesValérie, Licorne et Kyradieuse.

Ma note: 4,5/5

Challenge thrillers et polars

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Voisins Voisines 2013 chez Anne

1. La compagnie des menteurs de Karen Maitland (Angleterre)

2. La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi...de Rachel Joyce (Angleterre)

3. Les trois lumières de Claire Keegan (Irlande)

4. La vie aux aguets de William Boyd (Angleterre)

5. Froid mortel de Johan Theorin (Suède)

6. Contrecoup de Rachel Cusk (Angleterre)

7. Quand souffle le vent du nord de Daniel Glattauer (Autriche)

8. Miséricorde de Jussi Adler-Olsen (Danemark)

9. La maison des chagrins de Victor Del Arbol (Espagne)

 

Voisins voisines 2014

 

Voisins Voisines 2014 chez A propos des livres

1. Le secret d'Edwin Strafford de Robert Goddard (Angleterre)

2. L'heure trouble de Johan Theorin (Suède)

3. L'Exception de Audur Ava Olafsdottir (Islande)

4. L'oubli d'Emma Healey (Angleterre)

5. La faute de Paula Daly (Angleterre)

6. Le violoniste de Mechtild Borrmann (Allemagne)

1. Le village de Dan Smith (Angleterre)

2. La ferme de Tom Rob Smith (Angleterre)

3. Le bourreau de Gaudi de Aro Sainz de la Maza (Espagne)

      Challenge 13 auteurs

13 auteurs chez La vie telle qu'elle me passionne

1. Karine Giebel : Les morsures de l'ombre

2. William Boyd: La vie aux aguets

3. Thomas H.Cook

4. Anne Percin: Le premier été

5. Karen Maitland: La compagnie des menteurs

6. Ron Rash: Le monde à l'endroit

7. Marie-Hélène Lafon

8. Fabienne Juhel

9. Jo Nesbo

10. Laura Kasischke: Esprit d'hiver

11. R-J Ellory

12. Jussi Adler-Olsen: Miséricorde

13. Olivier Adam

 

J'ai l'impression que ce challenge n'est pas reconduit cette année mais j'ai bien envie de le poursuivre à titre individuel. Voici la liste établie pour 2014:

 

1. Thomas H.Cook

2. Fabienne Juhel

3. Jo Nesbo

4. R-J Ellory

5. Olivier Adam: Des vents contraires

6. Pascal Garnier

7. Linwood Barclay: Fenêtre sur crime

8. Joyce Maynard: Long week-end

9. Hélène Grémillon: Le confident

10. Lionel Salaun

11. Ryan David Jahn

12. Saphia Azzedine

13. Delphine De Vigan

10 auteurs que j'ai envie de découvrir en 2015:

1. Thomas H.Cook

2. Fabienne Juhel

3. Jo Nesbo

4. R-J Ellory

5. Pascal Garnier

6. Lionel Salaun

7. Ryan David Jahn

8. Silvia Avallone

9. Marie-Sabine Roger

10. Claire Favan

 

 

 

Challenge Polars et Thrillers 2013-2014

Challenge Thrillers et Polars 2013-2014 chez Liliba

1. Black coffee de Sophie Loubière

2. Elvis et la vertu de Frantz Delplanque

3. Miséricorde de Jussi Adler-Olsen

4. Le dernier Lapon de Olivier Truc

5. La maison des chagrins de Victor Del Arbol

6. Le secret d'Edwin Strafford de Robert Goddard

7. L'appel du coucou de Robert Galbraith

8. Vilaines filles de Megan Abbott

9. Purgatoire des innocents de Karine Giébel

10. La Peur elle-même de Laura Sadowski

11. L'homme qui a vu l'homme de Marin Ledun

12. L'heure trouble de Johan Theorin

Challenge Thrillers et Polars 2014-2015 chez Liliba

1. L'oubli d'Emma Healey

2. Fenêtre sur crime de Linwood Barclay

3. La faute de Paula Daly

4. Le violoniste de Mechtild Borrmann

5. Le village de Dan Smith

6. Atomka de Franck Thilliez

7. Angor de Franck Thilliez

8. La cible d'Howard Gordon

9. Sans faille de Valentin Musso

 

Challenge Thrillers et polars 2015-2016 chez Sharon

1. Les nuits de Reykjavik d'Arnaldur Indridason

2. Arrêtez-moi de Lisa Gardner

3. L'affaire des coupeurs de têtes de Moussa Konaté

4. La ferme de Tom Rob Smith

5. Le bourreau de Gaudi de Aro Sainz de la Maza

6. Derrière la haine de Barbara Abel

7. L'enfer de Church Street de Jake Hinkson

8. Am stram gram de M.J.Arlidge

9. Un vent de cendres de Sandrine Collette

10. Deux gouttes d'eau de Jacques Expert

11. Le tailleur de pierre de Camilla Läckberg

12. Les visages écrasés de Marin Ledun

 

 

 

Où Je Chine...