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Editions Albin Michel - 2011 pour l'édition originale- 2013 pour la traduction française- 441 pages
A Valla, en Suède, de nos jours. Le centre de détention psychiatrique de Sainte-Barbe soulève bien des interrogations et suscite la curiosité. Qui sont ces patients enfermés dans cet institut? Qu'ont-ils fait, comment se comportent-ils? D'autant que les règles de sécurité sont drsatiques: nul n'a le droit d'y pénétrer, hormis le personnel habilité. A côté de la grande bâtisse, un autre bâtiment abrite une "maternelle" pour les enfants dont un des parents (ou les deux) est interné à Sainte-Barbe. Encadré la journée par des éducateurs, la plupart vivent avec l'autre parent libre ou en famille d'accueil, et sont autorisés à voir le parent malade lors de visites très réglementées. Ils traversent alors une sorte de passage souterrain, accompagnés par un éducateur, et prennent un ascenseur qui les conduit dans la salle des visites.
C'est donc à la maternelle que Jan Hauger, 29 ans, se fait embaucher en tant qu'éducateur. Jeune homme solitaire, il est à la recherche d'une certaine Alice Rami, une de ses anciennes amies, qu'il pense faire partie des patients du centre. Mais il est formellement interdit de poser des questions sur les patients, et encore plus d'entrer en contact avec eux. Que s'est-il passé aussi il y a neuf ans, au Lynx, lors de la disparition du petit William? Quel rôle a joué Jan dans cette histoire?
Voilà un livre à vous glacer les sangs; rien que la couverture fait froid dans le dos. Et le lieu de l'intrigue, un centre de détention psychiatrique dont on ressent la froideur, dont il nous semble entendre les grincements, les bruits métalliques, bref rien de chaleureux. Certaines situations, dans les couloirs souterrains, lorsque Jan part en exploration notamment, font monter la tension.
Et les personnages annexes, les collègues de Jan, semblent tous un peu dérangés, mals dans leur peau. Pour quelles raisons travaillent-ils à la maternelle? Que cherchent-ils eux aussi? On a presque l'impression d'une ville à part.
Et enfin, le passé trouble de Jan dont l'auteur nous distille au fur et à mesure des éléments: sa relation avec Alice Rami avec qui il fait connaissance au Pôle psychologique adolescents-familles après sa tentative de suicide alors qu'il n'a que quatorze ans, l'épisode au Lynx...
J'ai trouvé que l'action avait du mal à démarrer, que la mise en place était parfois un peu longue. Et j'ai également été très gênée par l'écriture, j'avais le sentiment qu'il n'y avait pas vraiment de style. Impression que je n'avais pas du tout ressentie à la lecture de Le sang des pierres, que j'avais beaucoup aimé.
Mais après, Johan Theorin arrive à trimballer le lecteur vis-à-vis des personnages ambigus, à commencer par Jan. Qui est-il vraiment, que cherche-t-il? N'est-il pas aussi dangereux que les patients enfermés à quelques mètres de lui? L'auteur plante un décor glaçant, retranscrit une atmosphère angoissante. La fin m'a parue aussi un peu rapide même si les toutes dernières pages sont intéressantes.
Bref, un thriller qui remplit son contrat mais un peu déçue quand même, j'en attendais plus.
Ma note: