Alma Editions - 2016 - 292 pages
Magdalena, Libuse et Eva, trois générations de femmes, toutes trois nées de père inconnu. De la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 80, à travers le récit de ces trois femmes, c'est aussi l'histoire de ce pays, la République tchèque, que l'on suit. C'est d'abord l'avènement du communisme, avec les biens mis en commun, l'obligation d'adhérer au Parti. Puis l'arrivée des Russes lors du Printemps de Prague.
Pour chacune d'elles, leur statut de bâtardes les contraint à redoubler d'efforts pour exister et prendre leur destin en mains. Car de courage, ces femmes n'en manquent pas. Victimes de l'Histoire mais aussi de la lâcheté des hommes, de l'orgueil de ceratines femmes, elles font preuve entre elles d'une grande solidarité et d'une force incroyable. Et pourtant, le destin finit par les rattraper , elles se retrouvent piégées, par amour, par désir ou par la violence. Non par lâcheté mais par aveu d'impuissance, à un moment où l'énergie pour se battre se révèle vaine, elles se résignent. Mais le lien qui les unit reste quant à lui indéfectible.
J'ai aimé tous ces personnages féminins, que la vie n'a pas épargné, mais aussi certaines figures masculines également touchantes.
Lenka Hornakova-Civade signe ici un superbe premier roman, de très beaux portraits de femmes. Elle explique, dans la post-face, l'origine de ce livre, puisée dans ses propres racines tchèques, et cette sincérité se ressent tout au long de cette histoire.
Le livre a obtenu le Prix Renaudot des lycéens.
Ma note: