Editions Babel noir - 2013 pour la version poche- 2012 pour la traduction française (Actes Sud-Actes noirs)
13 mars 1964, à New-York, dans le Queens. Katarina travaille dans un bar comme serveuse. Ce soir-là, elle quitte son service à quatre heures du matin. Alors qu'elle s'apprête à ouvrir la porte de son appartement au rez de chaussée, elle est agressée par un homme. Ses cris alertent les voisins, qui retournent rapidement à leurs occupations, chaucun pensant que d'autres auront déjà appelé la police. Et pendant ce temps-là, le drame se poursuit...
Le récit s'étend sur deux heures, de quatre à six heures du matin. Tout commence par la sortie du travail de Kat et son arrivée à son domicile où elle est agressée à coups de couteaux. Chaque chapitre s'attache ensuite aux voisins de la jeune femme, ces "bons" voisins, interpellés par les cris de la victime, mais qui sont persuadés qu'un autre aura fait le nécessaire auprès de la police et des secours. En tout état de cause, ils ne cherchent pas plus loin et reprennent leurs activités nocturnes.
On croise ainsi deux couples échangistes, un homosexuel refoulé suicidaire, un couple au bord de la rupture, un fils prêt à quitter sa mère malade pour s'engager dans l'armée, un flic ripoux et sanguin, un prof victime d'un accident de la route, une femme que son mari veut protéger. Et pendant ce temps, en toile de fond, Kat est en proie à son agresseur, dans l'indifférence générale, ce qui en rajoute dans la tension qui ressort.
J'ai bien aimé ce roman, le premier que je lis de cet auteur qui se contente de raconter les faits tels qu'ils se déroulent, sans jugement, avec une galerie de personnages particulièrement réaliste. L'auteur s'est inspiré d'un fait divers qui a effectivement eu lieu en mars 1964, l'assassinat d'une jeune femme, victime aussi de mla passivité de tous. La plupart d'entre eux sont des gens ordinaires, pas foncièrement méchants, mais leur individualisme, leur indifférence auront raison du sort de leur voisine. Finalement, au plus il y a de témoins, au moins la probabilité que l'un deux intervienne ou appelle les secours sera faible, paradoxalement. Cette théorie prend tout son sens lors du final est réussi, on perçoit à la lecture la luminosité du jour qui se lève, mais il est surtout glaçant.
Ma note: