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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 13:00

Un destin d'exception

 

Editions Robert Laffont - 1965 pour l'édition originale- 2013 pour la traduction française- 322 pages

 

1944, Etats-Unis. Robert Prentice rejoint les rangs de l'armée pour aller libérer l'Europe du joug nazi. Au terme de quelques semaines de classes aux Etats-Unis, il embarque pour l'Europe, affecté comme messager. Il y voit l'occasion de se démarquer de ses camarades, par une attitude exemplaire, brave et courageuse. Sauf que la réalité sera toute autre.

Sa mère, Alice Prentice, a élevé seule son fils Robert, après son divorce. De nature optimiste, elle rêve de percer comme artiste sculptrice. Quitte à se mettre dans des situations impossibles, et vivant bien au-dessus de ses moyens.

Tous deux aspirent à un destin d'exception...

Comme dans ses romans précédents, Richard Yates ne donne pas une image très reluisante de l'humain en société. Il aborde les thèmes de la reconnaissance, sociale surtout, dans une société où les premiers seront ceux qui auront réussi à se faire leur place, qui seront invités aux soirées les plus en vue. Une société hypocrite où l'on regarde l'autre s'enfoncer avec condescendance et (fausse) empathie.

Trois parties dans ce livre: deux consacrées à la vie de soldat de Robert en 1944; entrecoupées d'une partie sur la vie d'Alice et Robert dans les années 30.

Le personnage d'Alice apparait plutôt, au départ, si ce n'est antipathique, en tous cas pas sympathique. Cette mère qui couve son enfant, l'empêchant ainsi de grandir et d'être autonome, qui prend son ex-mari pour une vache à lait, qui doit assurer le train de vie parfois irréaliste qu'a choisi son ex-femme. Puis, en allant plus en profondeur dans le portrait de cette femme, les traits se révèlent plus nuancés. Peut-on reprocher à cette femme de croire en elle, en son talent? De vouloir vivre de son art? Cette mère qui veut ce qu'il y a de mieux pour son fils, sans qui elle serait bien seule. 

Le travers de cette obsession fait qu'Alice fait preuve d'un manque de lucidité et d 'inconséquence, voire d'immaturité. Elle possède ce narcissisme qui l'empêche d'apprécier les choses et les gens tels qu'ils sont, en cherchant toujours plus, éternels insatisfaits.

Quant à Robert, il n'est finalement pas très débrouillard. On ne peut pas dire non plus qu'il soit empoté mais un jeune homme qui, même s'il veut s'en empêcher, revient toujours dans les jupons de sa mère. 

"Il était l'homme voué à arriver trop tard, le laissé-pour-compte et, surtout, le soldat cantonné à une position trop subalterne pour qu'on le remarque." p.248

Il n'a pas la carure du héros qu'il voudrait incarner. En admiration devant ceux qui ont de la prestance et du charisme, il est souvent raillé et connaît un destin des plus banals, sans gloire. Il finit toujours par se retrouver en dehors de l'action (un peu narcoleptique Robert) ce qui génère en lui une grande frustration. Arrivera-t-il à gagner cette liberté à laquelle il aspire et à s'affranchir de cette mère envahissante?

La relation qu'ils entretiennent tous deux est très intéressante à suivre et surtout bien plus complexe qu'elle n'y parait. Chez Richard Yates, rien n'est jamais binaire, il parvient avec un grand talent à sonder la société américaine des années 1920 à 1940.

Les livres de Richard Yates mettent mal à l'aise, sont dérangeants. D'abord dans la narration, par le recul qu'il prend avec ses personnages qu'il regarde évoluer, tomber et essayer de se relever. Mais aussi par les ressemblances que l'on peut y avoir avec nos propres vies. Ne sommes-nous pas tous un peu, sous certains aspects, des Alice, Robert et consors? Ne rêvons-nous pas, nous aussi, à un destin d'exception? Ca fait réfléchir...

Je crois qu'une large part du roman est autobiographique.

 

Ma note: star fullstar fullstar fullstar fullstar half full

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28 décembre 2013 6 28 /12 /décembre /2013 00:03

Fin d'année oblige, c'est l'heure du bilan. De lectures en tous cas et tout ce qui s'y rapporte. Mon rythme de lecture ne s'est pas accéléré, ce n'est certes pas le but d'engloutir livres sur livres sans plaisir, mais cela génère aussi de la frustration au vu des multiples tentations.

Je retiens trois éléments de cette année 2013:

 

- Le salon Quais du Polar à Lyon, une première pour moi. Cette visite tombait pourtant pour moi au plus mauvais moment mais il s'est révélé finalement une bonne bouffée d'oxygène, l'occasion de rencontres, ou du moins d'échanges, sympas, de quelques acquisitions (je n'ai encore rien lu, j'ai honte...). Bref, une expérience à réitérer, que je n'ai pas forcémenent prévue en 2014 mais les premiers auteurs pressentis font quand même envie.

 

Quais du polar

L'objectif serait maintenant de me rendre au salon du Livre de Paris mais, au-delà du fait que cela demande une organisation et un budget plus importants, je crains vraiment la foule et de passer mon temps à faire la queue.

 

- La Rentrée littéraire 2013, je crois que c'est la première fois que je m'y intéresse autant et je trouve que cette année était un bon cru. Attention, je parle ici de 4 ou 5 livres lus, comme je le disais en début de billet, je suis une grande frustrée ;-).

Alors bien sûr, il y a toujours les livres qui sont sur-médiatisés (non non non je ne pense pas à Amélie Nothomb...qui ne me dérange pas par ailleurs...mais savoir qu'elle va sortir un livre à chaque rentrée comme on est sûrs d'avoir un nouveau Beaujolais fin novembre...ça gâche un truc, quoi), à tort ou à raison;

ceux qui auraient mérité davantage d'audience mais qui sont restés plus discrets;

ceux qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu grâce à un bon bouche à oreille, et là le rôle des blogs est important.

Mais globalement j'ai eu le sentiment que cette Rentrée s'est révélée assez juste. Même si plus de 500 livres, c'est quand même démentiel.

 

Rentrée littéraire 2013

 

 

- Dans un registre beaucoup plus précoccupant, les fermetures effectives ou annoncées de dizaines de librairies. Je pense en particulier à celles du groupe Chapitre qui voient leur avenir plus qu'incertain depuis de nombreux mois déjà. Je n'arrive pas à me faire à l'idée que cette grande librairie qui fait partie du patrimoine de ma ville va peut-être un jour disparaître. A mon niveau, j'essaie d'agir comme je le peux, en refusant d'acheter en supermarché ou sur Amazon. 

 

Sauvez Arthaud

 

Un de mes souhaits pour cette nouvelle année (ou les suivantes) serait d'avoir l'occasion de rencontrer des bloggeuses, en vrai, pour encore plus d'échanges et de partages. A suivre...

 

Côté lectures marquantes, j'ai retenu cinq titres:

 

- Le premer été d'Anne Percin: une lecture bouleversante, une écriture d'une grande sensibilité. Un roman qui m'a beaucoup touchée.

Le premier été

- Des noeuds d'acier de Sandrine Collette: un roman noir, qui nous entraîne dans l'horreur et dans les profondeurs de l'âme (?) humaine. Un premier roman étonnant de maitrise.

Des noeuds d'acier

- Au revoir là haut de Pierre Lemaitre: LE roman de cette rentrée qu'on ne présente plus, LE Goncourt (peut-être la première fois que j'en lis un...mais je l'ai lu avant qu'il soit primé). Un livre passionnant et sincère.

Au revoir là-haut

- La maison des chagrins de Victor Del Arbol: ah, mes retrouvailles avec cet auteur ont été à la hauteur. Toujours aussi noir mais quel régal!

 

La maison des chagrins

- Kinderzimmer de Valentine Goby: poignant, dérangeant mais indipensable et d'une grande pudeur. Un devoir de mémoire.

Kinderzimmer

 

Je vous souhaite à tous et à toutes une très bonne année 2014!

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 11:16

Esprit d'hiver

Editions Christian Bourgois - 2013- 276 pages

 

Le jour de Noël. Holly se réveille plus tard qu'à l'accoutumée alors qu'elle doit s'atteler aux préparatifs du repas de Noël réunissant ses beaux-parents, deux couples d'amis et les frères et de son mari Eric. Ce dernier est déjà parti chercher ses parents à l'aéroport. Holly se trouve donc seule avec sa fille adoptive de quinze ans, Tatiana. Au fil de la journée, rien ne semble aller comme prévu: une tempête de neige se lève contraignant les invités à renoncer à se déplacer. Holly et Tatiana se retrouvent seules...

Lorsque j'ai ouvert ce livre, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Il a véritablement déchainé les passions avec les conquis d'un côté et les détracteurs de l'autre. Et puis au milieu il y a les neutres, dont je fais partie. Il est surtout reproché à ce livre d'être ennuyeux, répétitif jusqu'aux 3/4 (voire les 4/5!) avant un dénouement qui rattrape le coup pour certains, ou cependant insuffisant pour apprécier l'ensemble, pour d'autres.

Je comprends ces réserves même si je ne les ai pas ressenties. J'ai lu cette histoire assez vite et le grand mérite de l'auteure repose sur sa capacité à faire monter la tension dans ce huis-clos. L'atmosphère devient de plus en plus pesante entre la mère et la fille et j'ai vraiment senti l'angoisse monter, le roman prenant ainsi des airs de thrillers. Le côté répétitif, les flash-backs à l'orphelinat notamment, contribue à la compréhension de l'histoire, de l'état d'esprit d'Holly -et de Tatiana- de cette adoption par laquelle tout commence. Je ne me suis pas ennuyée car on sent que quelque chose est en train de se passer, dont le lecteur ignore encore la nature.

Le dénouement représente évidemment un élément crucial de l'histoire et il semble que Laura Kasischke soit une spécialiste en la matière.

Là où je suis moins convaincue c'est sur l'écriture. Rien de transcendant pour moi, ça se lit bien, point. Comme d'ailleurs mon impression générale de lecture: je l'ai lu vite, j'ai été curieuse de savoir ce qui allait se passer et comment cela allait se terminer, j'ai bien ressenti la tension qui va crescendo. Voilà, pas plus.

C'était la première fois que je lisais cette auteure que je voulais découvrir depuis longtemps. Je ne suis ni déçue ni baba, je la relirai très certainement.

Ma note:star fullstar fullstar fullstar half fullstar empty soit 14/20. Merci à Oliver Moss et Les match de la rentrée littéraire de Price Minister pour l'envoi de ce livre.

 

D'autres avis chez Galea (je compte bien lire Lady Hunt aussi, vu que je suis mi-figue mi-raisin pour le K, j'ai toutes mes chances ;-)), Hélène, Véronique, Jostein, Liliba et bien d'autres...

 

479x324 logo2 rentree-literaire2013 Challenge 13 auteurs

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 12:42

Kinderzimmer
Editions Actes Sud - 2013- 218 pages

  De nos jours. Lors d'une intervention qu'elle fait dans un lycée, Suzanne Langlois raconte son expérience de femme déportée pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle se rappelle alors, elle, Mila, jeune résistance parisienne, est arrêtée et déportée au camp de Ravensbrück en 1944. Enceinte, elle tente de survivre dans cet univers dont nul ne sait, à l'époque, s'il en sortira un jour.

 J'ai réfléchi un moment avant d'ouvrir ce livre, je craignais le sujet, qu'il soit trop dur pour moi, en tant que mère. Et puis j'ai franchi le pas et ne le regrette pas. Il est ici question de la vie des ces femmes déportées au camp de Ravensbrück, leur survie, la faim, le froid, la maladie, la mort au quotidien. Les épisodes de l'Appell, en pleine nuit, dans le froid et la neige; la terrible monnaie d'échange que représente un bébé mort pour les autres encore vivants (mais pour combien de temps?) Et aussi la maternité, pré et post-natale: être enceinte au camp, celasignifie le Revier c'est-à-dire la mort. Et puis quel devenir pour ce bébé?

Les faits, les situations sont ici relatés sans jamais tomber le sordide et la surenchère, en tous cas pas plus que le seul sujet de la déportation et ses conditions ne le suggère.  J'ai ressenti comme de la retenue dans la façon d'aborder cette histoire, la réalité se suffit à elle-même: c'est dur, inimaginable, inhumain, révoltant, désolant.

L'auteur insuffle pourtant de l'espoir à ces personnages, toutes ces petites choses qui donnent une raison de vivre à ces prisonnières, l'entraide notamment. On se raccroche à tout pour y croire
encore, des petits signes (un chien qui ne mord pas...) qui donne la force de continuer à lutter. Et ces bébés qui naissent (et meurent) dans la Kinderzimmer sont paradoxalement des bouts de vie qui donnent la force de penser qu'un jour viendra où elles pourront sortir du camp. Ces bébés victimes de carences telles qu'ils en font des bébés affamés et amorphes, des vieillards avant l'heure.

Les rumeurs du débarquement allié se font aussi de plus en plus fréquentes mais cette fois-ci sera-t-elle la bonne? La défaite de l'Allemagne nazie apparait de plus en plus concrète au camp en
cette fin 1944. Le four fonctionne à plein régime, certains fonctionnaires du camp désertent. 

Au début j'ai eu beaucoup de mal avec le style d'écriture de Valentine Goby, ce style très particulier, un peu haché, brut. Je reconnais une qualité d'écriture mais j'ai été parfois gênée par cette manière d'écrire. Puis je m'y suis fait.

Un livre qui représente un témoignage fort, poignant, même si c'est un roman, et une expression indispensable du devoir de mémoire. Un livre qui prend aux tripes.

Ma note: star fullstar fullstar fullstar fullstar full

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18 novembre 2013 1 18 /11 /novembre /2013 06:00
 

La maison des chagrins

Editions Actes Sud - 2013 pour l'édition originale et pour la traduction française- 476 pages

 

Madrid, 2005. 4ème de couverture:

Eduardo tente de survivre dans un appartement sans âme, grâce à l'alcool et aux psychotropes que lui prescrit la psychiatre chargée de sa réinsertion. Il vient de purger une peine de prison pour le meurtre du chauffard qui a tué sa femme et sa fille, voilà quatorze ans. Peintre autrefois coté, il gagne sa vie en exécutant à la chaine des portraits anonymes que sa galeriste place dans les grandes surfaces. Un jour, celle-ci lui transmet une bien étrange commande: une célèbre violoniste lui demande de réaliser le portrait de l'homme qui a tué son fils. Elle veut pouvoir déchiffrer sous les traits de l'homme les caractéristiques de l'assassin. Unis dans la même douleur, la commanditaire et l'artiste ouvrent bientôt la boite de Pandore, déchaînant tous les démons qui s'y trouvaient enfouis.

Le pinceau d'Eduardo met au jour une galerie d'êtres tourmentés, enfermés dans un drame qui a figé leur existence: une jeune Cjinois androgyne qui fait commerce de son corps, un fils de combattant de l'OAS enrichi par le gaz et le pétrole d'Alger, un ex-agent de la police politique de Pinoche, un Arménien sans foi ni loi, une jeune fille abusée par l'amant de sa mère, un mercenaire soufi...Autant de personnages qui hantent la maison des chagrins, pris au piège d'une vengeance désespérée et d'un hasard qui n'est que l'autre nom du destin. (...)


Vous le savez si vous venez régulièrement sur ce blog, j'avais adoré le premier roman de cet auteur espagnol, La tristesse du samouraï. Et ce deuxième livre ne m'a pas déçue. Victor Del Arbol est un raconteur d'histoires. Il possède ce talent de venir vous prendre par la main pour vous emmener à la rencontre de ses personnages, leurs blessures, leurs rancoeurs, leurs regrets, leurs histoires tout simplement. Alors bien sûr, il s'agit souvent de vies cabossées, l'atmosphère qui s'en dégage porte les stigmates de ces lourds passés.Tous ces destins ont des airs de tragédie, comme si chacun était déjà condamné.

Il y a beaucoup de personnages, sans forcément de liens les uns avec les autres au départ. Les éléments de leurs vies sont distillés, par petites touches, pour venir s'imbriquer comme un puzzle. Tous les personnages ont de l'importance, en tous cas l'auteur le leur en donne. Jusqu'aux "rôles" secondaires, voire de figurants à qui l'auteur donne une importance et on en vient à découvrir avec intérêt l'histoire de ces personnages de second plan dont l'histoire n'apporte pas grand chose au récit mais dont le lecteur découvre avec intérêt l'histoire. Cela m'a rappelé Millénuim de Stieg Larsson,et plus particulièrement un épisode où Lisbeth Salander est à l'hôpital et l'auteur décrit sur 3-4 pages la vie de l'infirmier complice qui va lui faire passer un téléphone portable. Cela n'apporte rien à l'histoire mais c'est plaisant à lire.

 

On pourrait reprocher à ce livre de reprendre les thèmes du précédent (le désespoir, la vengeance, le poids du passé familial...) mais j'ai été emportée cette fois encore. Un auteur à lire absolument.

Ma note: star fullstar fullstar fullstar fullstar full

 

Le billet très complet (bien plus que le mien...) de Sandrine.

 

      Challenge Polars et Thrillers 2013-2014voisins-voisines-version-curlz

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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 09:14

Le dernier Lapon

Editions Métaillié Noir - 2012- 452 pages

En Laponie, de nos jours. Un tambour lapon, objet sacré, vient d'être volé au musée de Kautokeino. Quelques jours plus tard, c'est Mattis Labba, un éléveur de rennes, solitaire et alcoolique, qui est retrouvé mort, les oreilles coupées, méthode utilisées sur les rennes pour empêcher leur identification. Klemet, Lapon d'origine, et Nina, jeune diplômée de l'école de police et affectée à la police des rennes, sont désignés pour enquêter sur ces deux affaires appremment liées.

Découvrir des lieux, des modes de vie mal connus voire inconnus, voilà ce que peut apporter un livre. Rares sont les arts permettant de s'imprégner des atmosphères, de mettre en exergue des façons de vivre, de manière aussi approfondie. Nous voici en immersion dans une région, la Laponie, au Nord des pays scandinaves, où, oui oui, il y a de la vie. Vision pleine d'a priori qui en prend un coup puisque qu'en Laponie il y a la télé, des micro-ondes, des ordinateurs et même des vieux Lapons limite ermites qui utilisent Skype! Ce pays où il fait très froid bien sûr, où la police des rennes (et les autres) circule sur un scooter des neiges, où pour aller voir les éleveurs de rennes, il faut se préparer comme pour une expédition. Cela m'intrigue toujours de savoir comment les gens vivent dans un milieu si différent de ce que nous connaissons, où à -10° il fait bon! 

Olivier Truc situe son intrigue dans cette région qu'il semble très bien connaitre (il est journaliste et vit en Norvège) dont la géographie très particulière se trouve au nord de plusieurs pays scandinaves (historiquement une ancienne colonie suèdoise). On en apprend beaucoup sur les modes de vie et les relations entre les différentes populations qui cohabitent. Le racisme envers les Lapons, la persécution dont ils ont été victimes, qui n'est pas sans rappeler le Tibet face à la Chine. Et puis les ravages de l'alcool sur ces populations. De ce point de vue, c'est très instructif et vraiment intéressant et original. On en apprend beaucoup, c'est dense et rien que pour ça ce livre mérite d'être lu.

Le rythme est assez lent, ce qui colle assez bien avec l'ambiance qui se dégage de cet environnement, les grands espaces, cette impression de silence et de calme, en apparence, cette neige qui étouffe les bruits. Cela étant, j'ai trouvé parfois que c'était un peu trop lent. 

Ce livre a obtenu le prix Quai du Polar 2013 et fait partie de la sélection Gouttes de Sang d'Encre 2013 à Vienne.

EDIT du 22 novembre: c'est ce livre qui a remporté le Prix Sang d'Encre et Gouttes de Sang d'Encre de Vienne 2013. J'avais voté pour Des noeuds d'acier de Sandrine Collette mais je suis contente aussi pour celui-ci.

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Challenge Polars et Thrillers 2013-2014

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 06:00

Le soleil à mes pieds

Editions JC Lattès - 2013 - 182 pages

 

La grande et la petite, voilà comment sont identifiées les deux soeurs, opposées en tout point. La grande tyrannise la petite, qui, elle, est complètement renfermée sur elle-même. Autour d'elles, un mystère plane, celui de la mort de leur mère dix-huit ans auparavant.

Voilà le genre de roman qui me laisse perplexe. Des chapitres et des paragraphes courts, une succession de petites scènes, sans rapport entre elles (la petite va faire ses courses, la grande raconte une anecdote sur son métier à la petite...). Pardon mais moi, ce type de constructtion du récit, ça me fait fuir. Je ne comprends pas le but, cela donne un tout très froid et impersonnel.

On passe à autre chose.

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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 10:08

Au revoir là-haut

Editions Albin Michel -2013- 567 pages

Novembre 1918, dernière offensive avant l'Armistice. Albert Maillard et Edouard Péricourt réchappent de cette ultime boucherie mais pas sans séquelles: Edouard, en sauvant Albert laissé pour mort dans un trou d'obus, reçoit un éclat d'obus et devient ce qu'on appelle une Gueule cassée. Impossible pour lui de retourner à la vie civile, et surtout chez lui, chez son père, avec ce visage qui n'en est plus un.  Avec l'aide d'Albert, il se fait passer pour mort et endosse l'identité d'un soldat disparu.  

De son côté, le capitaine Henri Aulnay-Pradelle, en charge du régiment auquel appartient Edouard et Albert, et donc pleinement responsable du carnage, entend bien profiter des opportunités que lui offre l'après-guerre, en particulier la mise en oeuvre du regroupement des sépultues dans les cimetières militaires et nécropoles. Et ce au mépris des sacrifices consentis, de la morale et du respect. Son beau mariage avec Madeleine Péricourt, frère d'Edouard et fille de Marcel Péricourt, mais dont les intentions seront rapidement percées à jour.

Au milieu de la déferlante de la rentrée littéraire, je l'ai repéré tout de suite et c'était LE livre que je voulais lire. Je me le suis donc offert et n'ai pas trainé pour me plonger dedans. Tout m'intéressait: le sujet bien sûr, la Première Guerre Mondiale, raitée ici sous un angle moins connu, l'après-guerre et le traitement réservé à ces soldats revenus abîmés, tant physiquement que moralement. Edouard, qui n'ose même plus revenir "dans cet état" chez son père. Albert, revenu indemne, qui doit sa vie à Edouard dont il s'engage à s'occuper. 

Pierre Lemaitre montre à quel point ces revenants ont été, si ce n'est maltraités, en tous cas négligés, livrés à eux-mêmes, parfois même méprisés. Ceux qui n'ont pas retrouvé leur travail d'avant-guerre, qui doivent trouver de quoi vivre. Ceux dont la fiancée n'a pas attendu, qu'on n'a pas reconnu. Ces jeunes hommes qui ont vécu les pires horreurs, la boucherie, la peur au ventre d'y rester, eux aussi.  Ce reproche, teinté de soupçon, qui fait dire ou penser à cette société d'après-guerre: eux sont "Morts pour la France" et vous, comment se fait-il que vous en ayez réchappé? 

Au fond, pour beaucoup d'entre eux, ils sont revenus vivants mais en réalité sont morts:

"En le tenant contre lui, Albert se dit que pendant la guerre, comme tout le monde, Edouard n'a pensé qu'à survivre, et à présent que la guerre est terminée et qu'il est vivant, voilà qu'il ne pense plus qu'à disparaitre. Si même les survivants n'ont plus d'autre ambition que de mourir, quel gâchis..." p.90

Et que dire de tout le business, même si le terme est anachronique, qui s'est mis en place avec les sépultures de guerre, l'implantation des cimetières militaires et l'érection des monuments aux morts. Toute cette hypocrisie est ici parfaitement retranscrite et incarnée par le capitaine Aulnay-Pradelle dont le cynisme fait froid dans le dos.

Les personnages sont extrêment bien campés, analysés. Le récit est passionnant, j'ai été parfois très émue, accrochée à l'histoire.

C'est passionnant et instructif. Un coup de coeur bien sûr.

essa

 

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8 septembre 2013 7 08 /09 /septembre /2013 12:02

 

Miséricorde

Editions Albin Michel - 2007 pour l'édition originale- 2011 pour la traduction française- 489 pages

 

Danemark, 2002. Merete Lyyngaard, brillante femme politique, est enlevée alors qu'elle se trouve sur un bateau en compagnie de son frère, Oluf, dont elle s'occupe depuis la mort de leurs parents une quinzaine d'années plus tôt. La disparition de Merete est vite classée comme une chute accidentelle par-dessus bord malgré l'absence de corps.

 

2007. Carl Morck vient de réchapper à une fusillade qui a coûté la vie à un de ses coéquipiers et immobilisé un autre à l'hôpital. Policier émérite, Carl se voit confier la direction du département V, nouvellement créé dans la pays, en charge des cold case. Carl obtient d'avoir quelqu'un qui s'occupera du local qui lui a été attribué. Assad, d'origine syrienne, se révèle vite un enquêteur très futé. Un duo est né...Et le premier dossier auquel ils s'attellent est celui de la disparition de Merete.

 

Le livre alterne les chapitres entre la détention de Merete et la prise en main de l'affaire par Carl Morck, avec un décalage chronologique qui finit par se rejoindre. Les personnages m'ont tout de suite beaucoup plu, l'auteur réussit à les introduire de manière très intéressante, en leur donnant de l'épaisseur.

Mais que j'ai eu du mal à venir à bout de ce livre! J'ai trouvé beaucoup de défauts. D'abord, beaucoup de longueurs, notamment dans le traitement de la captivité de Merete. J'ai lu beaucoup mieux (si j'ose dire!) sur le thème de la séquestration, là cela m'a paru long et sans grand intérêt. L'enquête menée par Carl Morck est un peu plus palpitante. Et puis les dialogues et le style sont parfois d'une platitude déconcertante (la faute à la traduction??).Et que dire des invraisemblances avec son lot de coïncidences...

Pour moi, le point fort de cette série (car deux livres supplémentaires sont sortis à ce jour), c'est le duo improbable que forment Carl et Assad, dont on sait finalement peu de choses. L'approche est intéressante et aurait mérité que l'auteur aille plus loin dans le travail des personnages, leur histoire et aussi leurs relations. Peut-être en sait-on plus sur eux dans la suite de leurs aventures? Je ne saurais d'ailleurs pas dire aujourd'hui si je la lirai.

Un déception, donc.

Mais ce livre rentre dans le cadre des trois challenges que j'ai entrepris (sauf Pavé).

Ma note: star fullstar fullstar half fullstar emptystar empty

Challenge Polars et Thrillers 2013-2014                     voisins-voisines-version-curlz  Challenge 13 auteurs

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30 août 2013 5 30 /08 /août /2013 13:51

L'homme qui rit

Editions Folio - 848 pages - publié en 1869

 

Angleterre, XVIIème siècle. Affublé d'une cicatrice en forme de sourire sur le visage, le jeune Gwynplaine, orphelin, a été défiguré par des comprachicos, bandes peu recommandables, s'occupant entre autres d'acheter des enfants qu'ils mutilent pour ensuite les proposer aux riches en mal de divertissement. Un soir, Gwynplaine est abandonné sur la rive par les comprachicos. Désorienté, il se dirige vers la terre et recueille en chemin Dea, encore nourrisson, dont la mère vient de mourir de froid sous la tempête de neige qui sévit ce soir-là. 

Ils trouvent refuge auprès d'Ursus, saltimbanque bourru et misanthrope, qui vit seul avec son loup Homo dans sa roulotte. La troupe est formée. Gwynplaine devient à son tour saltimbanque. Le sourire gravé sur son visage est communicatif et agit comme un remède à l'ennui et au chagrin. Objet de curiosité et d'horreur, Gwynplaine attire les foules.

Je me suis lancée dans cette lecture au début de l'été et je me suis rapidement rendue compte que, de mon point de vue, ce n'était pas forcément la meilleure période pour apprécier ce type d'ouvrage. Je précise aussi que j'ai vu l'adaptation qui en a été faite au cinéma avec Gérard Depardieu, Marc-André Grondin et Christa Théret, avant de le lire (chose que j'evite de faire mais bon, là, ça s'est trouvé comme ça). Je n'avais pas du tout aimé le film, j'avais trouvé que tout était rtop (le jeu des acteurs, les dialogues...). Et à la découverte du livre, je comprends mieux les critiques qui disent que se lancer dans l'adaptation de cette oeuvre relève de l'exercice périlleux.

Il est très difficile de chroniquer un livre tel que celui-ci. D'abord parce qu'il fait partie des classiques de la littérature française et qu'à ce titre, il appartient au patrimoine, un monument historique, une oeuvre qui doit imposer le respect. Et puis parce que c'est Victor Hugo, dont c'est toutefois le premier livre que je lis. Et cet auteur possède une plume extraordinaire, il manie les mots, les tournures de phrases à la limite de l'intemporel. J'ai été subjuguée par ce style absolument incomparable et très caractéristique des auteurs du XIXème siècle surtout. Jamais je n'ai lu un auteur contemporain capable de produire une telle prose.

Les pasages qui décrivent l'amour qui anime Gwynplaine et Dea sont tout simplement sublimes. Quelques exemples:

 

"Gwynplaine voyait descendre vers lui en pleine lumière, dans un arrangement de destinée qui ressemblait à la mise en perspective d'un songe, une blanche nuée de beauté ayant la forme d'une femme, une vision radieuse dans laquelle il y avait un coeur, et cette apparition, presque nuage et pourtant femme, l'étreignait, et cette vision l'embrassait, et ce coeur voulait bien de lui; Gwynplaine n'était plus difforme, étant aimé; une rose demandait la chenille en mariage, sentant dans cette chenille le papillon divin; Gwynplaine, le rejeté, était choisi."


 

"Que serais−je sans elle?

Dea avait une pensée:

_Que serais−je sans lui?

Ces deux exils aboutissaient à une patrie; ces deux fatalités incurables, le stigmate de Gwynplaine, la cécité de Dea, opéraient leur jonction dans le contentement. Ils se suffisaient, ils n'imaginaient rien au-delà d'eux−mêmes; se parler était un délice, s'approcher était une béatitude; à force d'intuition réciproque, ils en étaient venus à l'unité de rêverie; ils pensaient à deux la même pensée. Quand Gwynplaine marchait, Dea croyait entendre un pas d'apothéose, Ils se serraient l'un contre l'autre dans une sorte de clair−obscur sidéral plein de parfums, de lueurs, de musiques, d'architectures lumineuses, de songes; ils s'appartenaient; ils se savaient ensemble à jamais dans la même joie et dans la même extase; et rien n'était étrange comme cette construction d'un éden par deux damnés.

Ils étaient inexprimablement heureux.

Avec leur enfer ils avaient fait du ciel; telle est votre puissance, amour!

Dea entendait rire Gwynplaine. Et Gwynplaine voyait Dea sourire.

Ainsi la félicité idéale était trouvée, la joie parfaite de la vie était réalisée, le mystérieux problème du bonheur"

 

Ceci dit, en plus de 800 pages, l'auteur n'évite pas les longueurs et les digressions. Et il y en a beaucoup. L'histoire ne démarre vraiment qu'au quart du livre et j'ai survolé pas mal de passages. Le style peut par moments perdre le lecteur.

Enfin, je dois faire un aveu de taille: je n'ai pas fini le livre, j'en suis à la moitié. Mais je compte bien le terminer, c'est juste que j'ai manqué de temps et que, comme évoqué plus haut, j'ai eu envie de lire autre chose pendant la période estivale. J'ai donc lu deux livres en même temps, ce qui m'arrive très très rarement. En fait, je viens picorer de temps en temps avec cette lecture dont on pourrait dire qu'elle memmène hors du temps. Mais je ne voulais pas faire faux bond à Aifelle qui a organisé cette lecture commune, et ce depuis fort longtemps.

Je ne mettrais pas de note non plus à ce livre car il est pour moi hors catégorie. Cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu de classique, cela ne m'avait pas trop manqué non plus, même si j'ai de bons souvenirs de ceux que j'ai découverts lorsque j'étais au collège et au lycée. Je me demande souvent d'ailleurs ce que j'en penserais aujourd'hui; aussi, je préfère rester sur l'impression qu'ils m'ont laissé à l'époque.

Lecture commune avec Aifelle, Claudia Lucia

Et je le propose pour le challenge des pavés de l'été (mais je ne donnerais le lien à Brize que quand je l'aurai terminé).

EDIT du 18 octobre: je crois que je vais en rester là...Et challenge encore raté cette année mais je ne désespère pas de le relever l'année prochaine (on y croit, on y croit).

Challenge pavé de l'été 2013

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le 31 juillet 2019

Challenges

Challenges auxquels je participe:

voisins-voisines-version-curlz
 

Voisins Voisines 2013 chez Anne

1. La compagnie des menteurs de Karen Maitland (Angleterre)

2. La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi...de Rachel Joyce (Angleterre)

3. Les trois lumières de Claire Keegan (Irlande)

4. La vie aux aguets de William Boyd (Angleterre)

5. Froid mortel de Johan Theorin (Suède)

6. Contrecoup de Rachel Cusk (Angleterre)

7. Quand souffle le vent du nord de Daniel Glattauer (Autriche)

8. Miséricorde de Jussi Adler-Olsen (Danemark)

9. La maison des chagrins de Victor Del Arbol (Espagne)

 

Voisins voisines 2014

 

Voisins Voisines 2014 chez A propos des livres

1. Le secret d'Edwin Strafford de Robert Goddard (Angleterre)

2. L'heure trouble de Johan Theorin (Suède)

3. L'Exception de Audur Ava Olafsdottir (Islande)

4. L'oubli d'Emma Healey (Angleterre)

5. La faute de Paula Daly (Angleterre)

6. Le violoniste de Mechtild Borrmann (Allemagne)

1. Le village de Dan Smith (Angleterre)

2. La ferme de Tom Rob Smith (Angleterre)

3. Le bourreau de Gaudi de Aro Sainz de la Maza (Espagne)

      Challenge 13 auteurs

13 auteurs chez La vie telle qu'elle me passionne

1. Karine Giebel : Les morsures de l'ombre

2. William Boyd: La vie aux aguets

3. Thomas H.Cook

4. Anne Percin: Le premier été

5. Karen Maitland: La compagnie des menteurs

6. Ron Rash: Le monde à l'endroit

7. Marie-Hélène Lafon

8. Fabienne Juhel

9. Jo Nesbo

10. Laura Kasischke: Esprit d'hiver

11. R-J Ellory

12. Jussi Adler-Olsen: Miséricorde

13. Olivier Adam

 

J'ai l'impression que ce challenge n'est pas reconduit cette année mais j'ai bien envie de le poursuivre à titre individuel. Voici la liste établie pour 2014:

 

1. Thomas H.Cook

2. Fabienne Juhel

3. Jo Nesbo

4. R-J Ellory

5. Olivier Adam: Des vents contraires

6. Pascal Garnier

7. Linwood Barclay: Fenêtre sur crime

8. Joyce Maynard: Long week-end

9. Hélène Grémillon: Le confident

10. Lionel Salaun

11. Ryan David Jahn

12. Saphia Azzedine

13. Delphine De Vigan

10 auteurs que j'ai envie de découvrir en 2015:

1. Thomas H.Cook

2. Fabienne Juhel

3. Jo Nesbo

4. R-J Ellory

5. Pascal Garnier

6. Lionel Salaun

7. Ryan David Jahn

8. Silvia Avallone

9. Marie-Sabine Roger

10. Claire Favan

 

 

 

Challenge Polars et Thrillers 2013-2014

Challenge Thrillers et Polars 2013-2014 chez Liliba

1. Black coffee de Sophie Loubière

2. Elvis et la vertu de Frantz Delplanque

3. Miséricorde de Jussi Adler-Olsen

4. Le dernier Lapon de Olivier Truc

5. La maison des chagrins de Victor Del Arbol

6. Le secret d'Edwin Strafford de Robert Goddard

7. L'appel du coucou de Robert Galbraith

8. Vilaines filles de Megan Abbott

9. Purgatoire des innocents de Karine Giébel

10. La Peur elle-même de Laura Sadowski

11. L'homme qui a vu l'homme de Marin Ledun

12. L'heure trouble de Johan Theorin

Challenge Thrillers et Polars 2014-2015 chez Liliba

1. L'oubli d'Emma Healey

2. Fenêtre sur crime de Linwood Barclay

3. La faute de Paula Daly

4. Le violoniste de Mechtild Borrmann

5. Le village de Dan Smith

6. Atomka de Franck Thilliez

7. Angor de Franck Thilliez

8. La cible d'Howard Gordon

9. Sans faille de Valentin Musso

 

Challenge Thrillers et polars 2015-2016 chez Sharon

1. Les nuits de Reykjavik d'Arnaldur Indridason

2. Arrêtez-moi de Lisa Gardner

3. L'affaire des coupeurs de têtes de Moussa Konaté

4. La ferme de Tom Rob Smith

5. Le bourreau de Gaudi de Aro Sainz de la Maza

6. Derrière la haine de Barbara Abel

7. L'enfer de Church Street de Jake Hinkson

8. Am stram gram de M.J.Arlidge

9. Un vent de cendres de Sandrine Collette

10. Deux gouttes d'eau de Jacques Expert

11. Le tailleur de pierre de Camilla Läckberg

12. Les visages écrasés de Marin Ledun

 

 

 

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