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24 mars 2022 4 24 /03 /mars /2022 16:07

Editions Delcourt - 2021- 336 pages

Présentation de l'éditeur:

Suzette, une dynamique octogénaire, vient de perdre son mari. Noémie, sa petite-fille, vit quant à elle sa première véritable histoire de couple. Au cours de confidences complices, Noémie découvre que sa grand-mère n'a pas vraiment été heureuse en mariage. Et surtout, qu'elle n'a jamais oublié son amour de jeunesse rencontré en Italie.

Les deux femmes décident alors de prendre la route en quête de ce passé romantique, l'occasion pour elles d'échanger sur la vie de couple, l'engagement et les histoires qui durent...

 

Le problème que je rencontre avec Fabien Toulmé c'est que quand je commence à ouvrir un de ses livres, je ne m'arrête plus. Je suis partagée entre l'envie d'avancer dans l'histoire, le plaisir que je prends à la découvrir ainsi que ses dessins, et la crainte de l'arrivée imminente de la fin.

Une fois encore, après L'odyssée d'Hakim, dans un tout autre registre, mais toujours avec cette même simplicité, l'auteur nous embarque dans une histoire pleine de tendresse. Suzette et Noémie sont très touchantes, leur complicité est aussi très belle, leurs échanges sur le couple, la sexualité illustrent bien le choc de ces deux générations, qui se nourrissent l'une et l'autre cependant.

Ce livre montre aussi que le couple, l'amour, les concessions, le bonheur, ce n'est pas simple, il y a des hauts et des bas. Mais ce qui est certain, c'est que l'amour peut arriver à tout âge.

Encore un très beau moment de lecture.

Ma note:

Suzette ou le grand amour - Fabien Toulmé
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20 décembre 2021 1 20 /12 /décembre /2021 09:31

Editions Delcourt - 2018-2019 et 2020

Hakim est Syrien, il a une vingtaine d'années et vient de réaliser son rêve: suivre les traces de son père, et ouvrir sa pépinière. Les affaires marchent bien. Mais, à la suite du printemps arabe, un vent de liberté souffle parmi la population syrienne, surtout les jeunes, opprimée par le régime de Bachar Al-Assad. Lors des manifestations, la répression est sanglante. Face à la tournure des événements, la seule solution qui s'impose pour rester en vie est de fuir le pays. Commence alors l'odyssée d'Hakim...

J'ai toujours été convaincue que l'art et la culture étaient des vecteurs indispensables pour comprendre notre monde. Une fois encore j'en ai eu la preuve avec cette trilogie qui retrace la vie d'Hakim depuis son départ de la Syrie vers la France, à partir de son témoignage, recueilli par l'auteur. J'ai pris une claque, un coup de poing, un coup au coeur, une leçon de vie, bref cette oeuvre remplace tous les discours qu'on peut entendre sur les réfugiés, les migrants. L'auteur explique d'ailleurs très bien sa démarche, comment il est arrivé à s'intéresser au destin d'Hakim. 

Je peine à trouver des mots suffisamment forts pour dire combien cette lecture m'a marquée. Elle m'a scotchée, ferrée par ce périple où Hakim, accompagné de son jeune fils, a échappé à plusieurs reprises à une mort programmée. Le récit permet d'humaniser, de personnaliser ces gens, aux profils très divers, et qui me conforte dans ce que je pense depuis toujours: pour la majorité d'entre eux, s'ils avaient eu le choix, ils seraient restés dans leur pays. 

Cette trilogie aide à comprendre la genèse d'un destin de réfugié, son parcours et aussi les difficultés rencontrées au quotidien lorsqu'il a la chance de rejoindre le pays de destination. Un récit d'utilité publique.

 

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22 février 2016 1 22 /02 /février /2016 11:28
Leïlah Mahi 1932 - Didier Blonde

Editions Gallimard - 2015- 121 pages

Lors d'une promenade au Père Lachaise, l'auteur est attiré par une photo au colombarium, légendée "Leïla Mahi 12 août 1932". De là, il décide d'en savoir plus cette femme mystérieuse.

Le sous-titre de ce livre est parfaitement exact :" Enquête". Il s'agit bien ici d'une enquête, et elle représente le vrai sujet du livre. L'auteur se met en quête de renseignements sur cette femme mais va finalement bien plus loin dans la réflexion. Qu'a-t-il vraiment envie de découvrir? La vérité? Ou une vérité qui serait à même de lui plaire?

Car il en apprend peu sur Leïla Mahi. Aussi cette enquête est-elle l'occasion d'un travail d'introspection de l'auteur , qui s'interroge sur l'intérêt qu'il porte à ces personnages méconnus, lui qui est déjà l'auteur d'essais sur des actrices oubliées des années 20-30. Pourquoi s'intéresse-t-il à ces profils?

D'une écriture très aboutie, Didier Blonde nous emmène dans son enquête, prétexte conscient d'une démarche inévitable: le sens de nos quêtes, sur ce que nous sommes prêts à accepter de leur aboutissement.

Un livre court mais il n'en fallait pas plus, tant chaque mot, chaque phrase est savamment pesé.

Leïlah Mahi 1932 - Didier Blonde
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22 juin 2015 1 22 /06 /juin /2015 17:20
L'homme qui ment - Marc Lavoine

Editions Fayard - 2015- 192 pages

Marc Lavoine livre un récit sur son enfance à Wissous, en banlieue parisienne, avec son grand frère Francis, son père Lulu, employé à La Poste, communiste et mari infidèle, et sa mère Michou, femme fragile, secrétaire. Il relate les engagements, les idées politiques de son père, portés par toute la famille, mais aussi les maîtresses de son père.

Marc Lavoine raconte comment ces infidélités, connues de tous, sauf de sa mère, l'ont gêné en tant qu'enfant, cette connivence involontaire qui s'était installée entre le père et le fils, parce qu'il s'agit de son père, même s'il sait que sa mère en souffrirait.

On sait à quel point en France on aime ranger dans des cases, alors quand on chanteur se met à l'écriture, il se met déjà en danger. Je dois bien avouer que je ne suis pas forcément attirée par ce type de démarche mais je ne sais pas pourquoi mais j'ai eu envie de lire ce livre. Alors d'abord, il se lit très vite et je reste un peu sur ma faim. La politique, le communisme, la vie en banlieue de cette classe moyenne des années 70, l'adultère, tout cela reste en surface, sans aller en profondeur, ou se cantonne à une suite d'événements, racontés souvent avec gouaille. J'aurais aimé en savoir un peu plus sur la vocation de l'auteur, ce qui l'a amené à la chanson - on apprend toutefois qu'il s'est d'abord dirigé vers le théâtre.

Pour moi, ce qui transparaît, ce qui transpire dans ce livre, c'est l'amour que porte l'auteur à ce père, loin d'être parfait, mais aimant et attachant à sa façon; cette mère, qui, au début de sa vie, rejette pourtant ce bébé garçon, elle qui voulait une fille; ce grand frère protecteur, et les grands-parents, piliers de la famille. Et je crois que ce livre se veut d'abord ce récit de souvenirs d'enfance, sans forcément besoin d'analyse, probablement nécessaires pour l'auteur mais insuffisants pour ferrer le lecteur.

Ma note:

L'homme qui ment - Marc Lavoine
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16 avril 2015 4 16 /04 /avril /2015 10:55
Les inoubliables - Jean-Marc Parisis

Editions Flammarion - 2014- 225 pages

Une photo de quatre enfants entre 6 et 13 ans, quatre frères et une soeur, trouvée par hasard, constitue le point de départ d'une véritable enquête que mène Jean-Marc Parisis pour retracer le parcours de ces enfants victimes de la Shoah. Elle le mène sur des terres qu'il connait bien, en Dordogne, où il a passé de nombreuses vacances étant enfant, entouré de siens, et ignorant tout du (des) drame(s) qui se sont joué dans cette campagne.

En premier lieu, cette photo suscite d'emblée une émotion face à ces visages juvéniles, innocents, qui vont connaitre l'horreur. L'auteur rapporte l'émotion qui l'a submergé lorsqu'il a découvert cette "proximité" , un mélange d'effarement et de recueillement lié aux évènements qui se sont déroulés en ces lieux qu'il connait si bien, qui lui sont si familiers mais dont il n'a jamais soupçonné l'existence. L'auteur revient également sur les lieux, accompagné d'un survivant.

Le point de départ était intéressant, la genèse de cette exploration de l'Histoire, en même temps qu'une introspection de l'auteur proposaient un angle de vue original. Mais je n'ai pas réussi à rentrer dans le récit, à m'attacher aux personnes citées. Certains passages m'ont d'ailleurs paru confus, je n'arrivais plus à savoir qui était qui. De plus, je ne suis pas parvenue à bien visualiser les lieux, je ne connais pas cette région.

Par ailleurs, je n'ai rien appris de vraiment nouveau sur cette période de l'Occupation. Le côté très factuel a probablement dû me tenir à distance. L'idée d'insérer des photos apporte en revanche un plus au récit. Et cette photo des enfants, d'où tout est parti, reste très émouvante.

J'ai le sentiment d'avoir lu un récit à la fois factuel et intimiste, sans parvenir à m'immerger.

Ma note: 2,5 / 5

Les inoubliables - Jean-Marc Parisis
Les inoubliables - Jean-Marc Parisis
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22 janvier 2015 4 22 /01 /janvier /2015 14:23
Allah est grand, la République aussi- Lydia Guirous

Editions JC Lattès - 2014- 250 pages

J'ai terminé ce livre deux jours avant les attentats contre Charlie Hebdo, et préparé le brouillon de ce billet la veille. Hasard du calendrier bien sûr, mais inutile de dire que ce livre a retenti de manière différente après ce qu'il s'était passé. Ce livre m'avait de toutes façons très intéressée mais je n'ai pu m'empêcher d'en avoir une relecture sous un autre angle de vue.

Je me suis posée la question de savoir si je remaniais complètement mon billet, j'ai attendu un peu cependant, je ne voulais pas (et ne pouvais pas, franchement) réagir trop à chaud. Et j'ai finalement pris la décision de le laisser intact, en rajoutant juste ces deux premiers paragraphes. Un livre utile, donc, qui va, par la force des choses, supplanter son concurrent dans la catégorie Document, qui est pourtant un super beau livre. C'est ça aussi la subjectivité d'un lecteur.

Pamphlet, coup de gueule, déclaration d'amour à la France, un livre qui vient du coeur, avec toute la subjectivité que cela engendre, mais totalement assumée il me semble. Et qui de fait n'évite pas les contradictions: sur l'école notamment, dont l'auteure prône les vertus quant aux possibilités que le système éducatif offre, même s'il reste très stéréotypé (orientation professionnelle déterminée en fonction de l'origine sociale...).

De même, Lydia Guirous explique à quel point la gauche a déçu et joue le jeu du communautarisme, par manque de courage et de positionnement clair. Elle indique, de façon tout à fait transparente, s'être sentie plus proche du candidat Sarkozy qui appelait à des valeurs de travail et de mérite dans lesquelles elle se reconnaissait. Pourtant, elle passe complètement sous silence les prises de position et les déclarations de cet homme politique sur l'immigration, les banlieues et l'intégration.

La partie la plus intéressante reste celle sur le statut des femmes chez les musulmans, le comportement des hommes, souvent jeunes, vis-à-vis des jeunes filles, le voile, la burqa. Elle déplore une régression de la condition des femmes, en même temps que le communautarisme grandit. Et je pense qu'elle n'exagère pas dans ses propos.

Les autres sujets ne manquent pas non plus d'intérêt mais j'avoue y avoir moins appris que je ne savais déjà. Cela a fait écho avec un livre que j'avais lu il y a quelques temps, écrit par le frère de Mohamed Merah où il traitait à peu près des mêmes thèmes, et où bon nombre de réflexions se rejoignent.

Ma note : 4,5 / 5

Allah est grand, la République aussi- Lydia Guirous
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24 décembre 2014 3 24 /12 /décembre /2014 09:57
Mon année Salinger - Joanna Smith Rakoff

Editions Albin Michel - 2014 pour l'édition originale et la traduction française - 357 pages

1996. Joanna vient de terminer ses études de lettres, et de quitter Londres pour New-York où elle vient de décrocher un emploi d'assistante dans une agence littéraire, chargée donc de s'occuper d'auteurs. Pour cette agence, la figure de proue s'appelle Salinger. Joanna est en charge notamment de réceptionner et répondre aux lettres des admirateurs du célèbre écrivain, lequel vit reclus à la campagne et refuse tout contact avec ses fans.

La jeune femme vit avec son petit ami Don, qui s'essaie à l'écriture d'un livre. Entre fêtes chez les amis, le coût élevé de la vie à New-York et une certaine quête d'elle-même, Joanna raconte ici son année à New-York.

Ce livre aurait pu être sous-titré "Chronique d'une année new-yorkaise". Je l'ai perçu en effet comme un hommage à la ville de New-York, même si la vie n'y est pas toujours simple, surtout lorsqu'on a un petit salaire. Le fait de bien connaitre la ville représente indéniablement un plus. J'y suis allée il y a vingt ans alors même si plein de choses ne s'oublient pas, là j'ai eu du mal à visualiser les lieux.

L'auteure raconte avec humour et tendresse la vie de cette agence littéraire qui a du mal à franchir le pas de la modernité à l'aube du XXIème siècle. Certains passages sont bien réussis, et font naître une certaine nostalgie chez le lecteur (vous savez quand on se dit: "Ah oui, tu te souviens ce truc...?"). La mention même de l'usage de la machine à écrire pour taper les lettres apporte un charme désuet au récit. On ressent le poids d'une tradition, volontairement perpétuée par la responsable, personnage haut en couleurs. Les relations qu'elle entretient avec Joanna m'ont parfois fait penser au Diable s'habille en Prada. Ce qui n'est pas vraiment un compliment, même si ce n'est pourtant pas le but, mais cette référence m'est venue spontanément à l'esprit.

Enfin, en quête d'elle-même, il s'agit également de la construction de la vie d'une jeune fille de vingt-quatre ans. Bon, cette partie est clairement pour moi la moins intéressante.

En bref, un récit pas désagréable mais pas indispensable non plus.

Ma note: 3 / 5

Mon année Salinger - Joanna Smith Rakoff
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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 12:47
Molière à la campagne - Emmanuelle Delacomptée

Editions JC Lattès - 2014-

Quatrième de couverture: « Sur le quai de la gare Saint-Lazare, entre trois grosses valises et une poignée de pigeons, je reste étourdie.
Après des dissertations de sept heures, une maîtrise imparable de l’exophore mémorielle, une science sans faille de l’évolution des sons [aü] et [eü] au XVIIIe siècle, une acquisition sûre de la notion de valence et d’analyse actancielle, une compréhension intime des hypotyposes, une fréquentation assidue du Canzionere de Pétrarque, l’Éducation nationale m’expédie dans les tréfonds de l’Ouest, au cœur de la Haute-Normandie, entre les départementales D32 et D547, à Saint-Bernard de l’E., au collège des 7 Grains d’Or, au beau milieu des champs de maïs.»

La question de l’enseignement dans les « zones urbaines sensibles » a été maintes fois traitée. Mais qu’en est-il dans ces déserts modernes que sont les zones rurales ? Molière à la campagne raconte le parcours héroï-comique d’une jeune enseignante, débordée par les réactions cocasses et bruyantes de ses élèves, mais aussi par les impératifs ineptes de l’Éducation nationale... Portrait d’un monde finissant qui se cherche un nouveau modèle."

Mon avis: Franchement, au vu de la quatrième de couverture, on peut s'attendre au pire.A la fin de ma lecture, j'ai un goût amer, car ce livre m'a gênée, à plusieurs titres. Je tiens à préciser en préambule que je ne suis pas prof, ni ne travaille dans le milieu enseignant, et je me suis demandée si ma méconnaissance de ce milieu pouvait expliquer mes interrogations. Je ne voudrais pas descendre en flèche un témoignage attestant d'une réalité. Cependant, je vois tout de même ce qu'il se passe autour de moi.

Ce qui m'a le plus dérangée dans cette histoire c'est la généralisation. Pour être claire, pas un personnage ne semble tenir la route. Les élèves paraissent très éloignés de ce que peut leur apporter l'école, les parents n'en parlons pas, ils sont au pire démissionnaires, au mieux désemparés mais de bonne volonté.

L'administration de l'Education nationale en prend aussi pour son grade. Les formateurs des enseignants semblent être totalement à côté de la plaque quant à la réalité que vivent leurs jeunes recrues. Si c'est vrai, je veux dire si cela est généralisé, je trouve cela grave. Le principal du collège apparaît comme quelqu'un de totalement désabusé et d'aucune aide ou soutien pour les professeurs ou les élèves. Là encore, c'est alarmant.

Bref, j'ai trouvé le propos également très parisien.

En fait, je refuse de croire à un tel pessimisme. Je ne nie pas que l'auteure pointe du doigt un certain nombre de dysfonctionnements, encore une fois, je ne travaille pas dans l'enseignement. Elle parle bien notamment du décrochage scolaire, à travers le parcours d'un de ses élèves. Mais le tout me paraît exagéré. Si cela avait un roman, pourquoi pas, mais là il s'agit bien d'un document / essai, et présenté comme tel.

J'ai voulu avoir le point de vue de quelqu'un de ce milieu, en la personne de Valérie, prof de son état et enseignant aussi dans l'Eure. Je n'aurais pas parié un centime sur le fait qu'elle trouve un quelconque qualité à ce bouquin. Et pourtant, elle lui en a trouvé plusieurs...Allez lire son avis ici.

Ma note: 2 / 5

Molière à la campagne - Emmanuelle Delacomptée
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7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 11:37

 

Editions Albin Michel - 2014- 215 pages

Le pari était osé: réussir à me convaincre en 21 pages que le meilleur endroit où vivre se trouve être la Russie. Autant dire que j’étais plus que sceptique. Et pour être honnête, je le suis toujours.

Astrid, journaliste, nourrit une passion très jeune pour ce pays. Ou plus exactement pour une star du rock russe dont elle tombe très amoureuse et avec qui elle vit une histoire d’amour de quelques mois avant de revenir en France à l’expiration de son visa. Elle a une vingtaine d’années. Ce premier voyage a lieu au milieu des années 1990, quelques années seulement après la fin du régime communiste. La description des villes post URSS est assez édifiante. On a l’impression de villes exsangues, froides, laissées aux mains de malfrats et où la corruption règne en maitre. Les villes paraissent aussi laides que peu sûres.

La vodka fait partie du quotidien des gens. Bref, tout ça ne donne pas très envie.

L’auteure raconte toutefois la gentillesse des gens, leur dureté aussi, ou plus exactement l’endurcissement que suppose leurs conditions de vie ; la difficile transition entre un régime communautaire et le libéralisme, et l’espèce d’abandon où les villes, les gens, les mentalités ont été laissés. Le pays semble depuis gangréné par la corruption, l’alcool. Le retour en Russie d’Astrid quinze ans après son premier voyage révèle peu de changements de ce point de vue.

S'agissant des communautés qu'elle rencontre, vivant en semi-autarcie et ayant décidé de rejeter la société de consommation, je ne leur ai rien trouvé de vraiment original. C'est-à-dire que ce type de philosophie de vie n'est, selon moi, pas propre à la région de l'Oural, on peut retrouver un peu partout dans le monde ces micro-sociétés qui ont décidé de vivre autrement. 

Donc, loin de l’effet escompté, ce livre ne m’a pas du tout donné envie d’aller m’installer en Russie pour y trouver un bien-être que l’auteure semblait chercher. Mais ce récit s’avère pourtant intéressant, plutôt conforme avec l'idée que je me fais de ce pays et de ses habitants. Il est très facile et agréable à lire.

Ma note: 

 

L'Oural en plein coeur - Astrid Wendlandt
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3 septembre 2014 3 03 /09 /septembre /2014 12:54

L'institutrice d'Izieu

 

Seuil Editions - 2014- 230 pages

 

Izieu appartient à la mémoire collective de la Seconde Guerre Mondiale, tout comme Oradour sur Glane. L’auteure propose ici une enquête de mémoire et d’histoire, les deux notions étant parfois assez difficiles à dissocier.

Dominique Missika s’attache à traiter de cet événement tragique à travers le personnage de la jeune institutrice de la colonie, absente ce jour fatal, pour cause de départ anticipé en congés de Pâques. La description de la rafle n’est souvent que suggérée, en tous cas sans force détails, ce qui rend encore plus forte l’émotion.

Ce constat fait naitre d’emblée un fort sentiment de culpabilité chez cette jeune femme que rien ne préparait à une telle tragédie. Cette culpabilité la suit tout au long de sa vie et que l’on retrouve chez les personnes qui sont revenues de déportation en particulier : pourquoi moi et pas les autres ? Pourquoi les autres et pas moi ?

 Le sujet en lui-même de ce document ne peut que rencontrer l’adhésion du lecteur, lequel en apprend d’ailleurs beaucoup sur les circonstances du drame et surtout l’après, menant au procès de Klaus Barbie. L’auteure rend ainsi un vibrant hommage aux recherches et aux travaux entrepris par le couple Klarsfeld pour identifier et faire juger les criminels nazis.

 Ceci dit, j’ai eu parfois le sentiment que l’auteure s’était laissé submerger par son sujet pour lequel elle semble très impliquée.  J’ai trouvé la description de cette institutrice un peu trop mièvre et bucolique, surtout au début, avec l’impression de lire un roman, sans grand intérêt parfois. Il a peut-être manqué à l’auteure un peu de distance. Le fait qu’elle n’ait pu rencontrer la protagoniste de son vivant a sans doute joué ; probablement que ce livre aurait été différent.

 Mais ce document a le mérite de se consacrer à un événement qui ne doit pas être oublié et qui donne envie d’aller plus loin.

 Ma note: star fullstar fullstar fullstar emptystar empty

grand-prix-des-lectrices

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  • : Faire partager ma passion des livres et la joie que me procure la lecture. Et échanger avec vous impressions, conseils, coups de coeur...A bientôt
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le 31 juillet 2019

Challenges

Challenges auxquels je participe:

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Voisins Voisines 2013 chez Anne

1. La compagnie des menteurs de Karen Maitland (Angleterre)

2. La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi...de Rachel Joyce (Angleterre)

3. Les trois lumières de Claire Keegan (Irlande)

4. La vie aux aguets de William Boyd (Angleterre)

5. Froid mortel de Johan Theorin (Suède)

6. Contrecoup de Rachel Cusk (Angleterre)

7. Quand souffle le vent du nord de Daniel Glattauer (Autriche)

8. Miséricorde de Jussi Adler-Olsen (Danemark)

9. La maison des chagrins de Victor Del Arbol (Espagne)

 

Voisins voisines 2014

 

Voisins Voisines 2014 chez A propos des livres

1. Le secret d'Edwin Strafford de Robert Goddard (Angleterre)

2. L'heure trouble de Johan Theorin (Suède)

3. L'Exception de Audur Ava Olafsdottir (Islande)

4. L'oubli d'Emma Healey (Angleterre)

5. La faute de Paula Daly (Angleterre)

6. Le violoniste de Mechtild Borrmann (Allemagne)

1. Le village de Dan Smith (Angleterre)

2. La ferme de Tom Rob Smith (Angleterre)

3. Le bourreau de Gaudi de Aro Sainz de la Maza (Espagne)

      Challenge 13 auteurs

13 auteurs chez La vie telle qu'elle me passionne

1. Karine Giebel : Les morsures de l'ombre

2. William Boyd: La vie aux aguets

3. Thomas H.Cook

4. Anne Percin: Le premier été

5. Karen Maitland: La compagnie des menteurs

6. Ron Rash: Le monde à l'endroit

7. Marie-Hélène Lafon

8. Fabienne Juhel

9. Jo Nesbo

10. Laura Kasischke: Esprit d'hiver

11. R-J Ellory

12. Jussi Adler-Olsen: Miséricorde

13. Olivier Adam

 

J'ai l'impression que ce challenge n'est pas reconduit cette année mais j'ai bien envie de le poursuivre à titre individuel. Voici la liste établie pour 2014:

 

1. Thomas H.Cook

2. Fabienne Juhel

3. Jo Nesbo

4. R-J Ellory

5. Olivier Adam: Des vents contraires

6. Pascal Garnier

7. Linwood Barclay: Fenêtre sur crime

8. Joyce Maynard: Long week-end

9. Hélène Grémillon: Le confident

10. Lionel Salaun

11. Ryan David Jahn

12. Saphia Azzedine

13. Delphine De Vigan

10 auteurs que j'ai envie de découvrir en 2015:

1. Thomas H.Cook

2. Fabienne Juhel

3. Jo Nesbo

4. R-J Ellory

5. Pascal Garnier

6. Lionel Salaun

7. Ryan David Jahn

8. Silvia Avallone

9. Marie-Sabine Roger

10. Claire Favan

 

 

 

Challenge Polars et Thrillers 2013-2014

Challenge Thrillers et Polars 2013-2014 chez Liliba

1. Black coffee de Sophie Loubière

2. Elvis et la vertu de Frantz Delplanque

3. Miséricorde de Jussi Adler-Olsen

4. Le dernier Lapon de Olivier Truc

5. La maison des chagrins de Victor Del Arbol

6. Le secret d'Edwin Strafford de Robert Goddard

7. L'appel du coucou de Robert Galbraith

8. Vilaines filles de Megan Abbott

9. Purgatoire des innocents de Karine Giébel

10. La Peur elle-même de Laura Sadowski

11. L'homme qui a vu l'homme de Marin Ledun

12. L'heure trouble de Johan Theorin

Challenge Thrillers et Polars 2014-2015 chez Liliba

1. L'oubli d'Emma Healey

2. Fenêtre sur crime de Linwood Barclay

3. La faute de Paula Daly

4. Le violoniste de Mechtild Borrmann

5. Le village de Dan Smith

6. Atomka de Franck Thilliez

7. Angor de Franck Thilliez

8. La cible d'Howard Gordon

9. Sans faille de Valentin Musso

 

Challenge Thrillers et polars 2015-2016 chez Sharon

1. Les nuits de Reykjavik d'Arnaldur Indridason

2. Arrêtez-moi de Lisa Gardner

3. L'affaire des coupeurs de têtes de Moussa Konaté

4. La ferme de Tom Rob Smith

5. Le bourreau de Gaudi de Aro Sainz de la Maza

6. Derrière la haine de Barbara Abel

7. L'enfer de Church Street de Jake Hinkson

8. Am stram gram de M.J.Arlidge

9. Un vent de cendres de Sandrine Collette

10. Deux gouttes d'eau de Jacques Expert

11. Le tailleur de pierre de Camilla Läckberg

12. Les visages écrasés de Marin Ledun

 

 

 

Où Je Chine...