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26 avril 2019 5 26 /04 /avril /2019 16:06

Editions Viviane Hamy - 2018 - 232 pages

Nathan revient chez ses parents dans le Sud-Ouest, à la suite de la mort brutale de son petit frère Gabriel dans un accident de voiture. Nathan habite Paris mais vit une vie un peu instable, sans réelle perspective. Il a quitté le domicile de ses parents huit ans plus tôt, fuyant le mutisme de son père et attiré par des envies d'indépendance. Durant tout ce temps, il n'a pas vraiment gardé contact avec son frère, et son retour lui fait prendre conscience qu'il ne le connaissait pas. 

Nathan cherche alors à s'imprégner de ce qu'a été la vie de Gabriel, pour mieux le connaitre, à titre posthume. Il rencontre ses amis, une bande d'artistes, des saltimbanques, et tombe sous le charme d'Appoline, acrobate en tissu aérien. Le groupe, très affecté de la disparition de Gabriel , se trouve aussi déstabilisé. Nathan se lance alors dans une quête de lui-même, auprès de ce groupe d'abord, puis qui la mènera jusqu'en Bretagne, où un vieil homme lui apportera quelques réponses...

Ce premier roman est l'histoire d'une quête , d'une recherche de soi-même, mais aussi de ceux qui sont nos proches mais que nous ne connaissons pas. Et pour Nathan, tout ce temps qu'il n'a pas passé avec son frère Gabriel, ne se rattrapera plus, il est trop tard. Il règne dans ce livre une ambiance lente, mélancolique, c'est le récit d'une errance. On a l'impression d'un monde figé, qui contraste d'ailleurs avec les flammes et le dynamisme des jongleurs et autres acrobates de cette troupe de saltimbanques.

Je n'ai pas réussi à m'attacher au personnage de Nathan dont on ne sait pas très bien ce qu'il cherche. Le sait-il lui-même? J'aurais aimé que la relation avec les parents soit davantage creusée pour mieux saisir les relations familiales.

Néanmoins, le dernier tiers du livre, lorsque Nathan arrive en Bretagne, m'a rattrapée au moment où je décrochais, offrant ainsi une jolie conclusion et d'émouvants instants dans ce voyage au fond de lui-même.

Ma note: 

Saltimbanques - François Pieretti
Saltimbanques - François Pieretti
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16 avril 2019 2 16 /04 /avril /2019 13:41

Editions de l'Observatoire - 2019 - 224 pages

La Haye, aux Pays-Bas. Alissa est une professeure de russe dans un lycée, d’origine tchétchène, mais elle se fait passer pour Russe pour favoriser son intégration. Ce lycée vient de connaitre une tragédie, une bombe vient d’exploser dans la cantine à l’heure du déjeuner et a fait plusieurs victimes parmi les élèves et le personnel. Il semblerait que ce soit un élève du lycée, lui-même d’origine tchétchène qui ait commis cet attentat. C’est la sidération, le choc, pour ce lycée et pour toute une ville, et bien sûr pour Alissa qui n’était pas ce jour-là au lycée mais qui subit la nouvelle comme les autres.

De son côté, Oumar, le frère de Kirem, le terroriste présumé, reçoit également la nouvelle et se doute très vite que son petit frère est impliqué dans cette tragédie. Oumar a été un élève plutôt brillant, qui a passé son bac et a des ambitions dans la vie. Plutôt bien intégré dans son pays d’accueil, il a envie de réussir. Il dispose d’un alibi pour l’attentat puisqu’il se trouvait dans un café en compagnie d’un autre jeune homme avec qui il avait rendez-vous. A son arrivée aux Pays-Bas quelques années plus tôt, après avoir fui la guerre en Tchétchénie, Oumar a découvert un pays où on était libre, avec le droit d’être heureux, et a pu s’exprimer et s’épanouir. Aux Pays-Bas, Oumar est devenu Adam.

Le terrorisme, comment il se produit, quels sentiments et quelles conséquences à l’échelle d’un établissement scolaire, d’une ville mais aussi d’individus pour lesquels résonne leur propre histoire.

L’exil, de ces vies qui basculent, de ces destins redéfinis dans un contexte de guerre qu’on fuit. La difficulté d’arriver dans le pays d’origine, à s’intégrer sans renier ses origines, à trouver sa place, se forger une identité. Et plus précisément ici l’histoire de la Tchétchénie, qui nous parait à la fois si loin et si proche, son conflit avec les Russes qui a marqué tout un peuple. Et l’homosexualité qui est aujourd’hui encore tragiquement réprimée dans ce pays, au sein même des familles, dont l’ampleur du phénomène est sous-estimée par nos sociétés.

Le récit est très bien mené, les personnages très bien travaillés. On en apprend au fur et à mesure sur leur histoire, comment chacun en est arrivé à ce qu’il est aujourd’hui, au moment où se situe l’intrigue. L’auteure a vécu en Tchétchénie, elle sait de quoi elle parle, et aborde des sujets on ne peut plus d’actualité. C’est poignant, c’est sidérant. Un coup de cœur.

 

Des hommes couleur de ciel - Anaïs Llobet
Des hommes couleur de ciel - Anaïs Llobet
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21 février 2019 4 21 /02 /février /2019 14:22

Editions Sonatine - 2018 pour l'édition originale et la traduction française - 380 pages

Lors d'un week end arrosé au Cap, en Afrique du Sud, une jeune femme SDF qui fouillait les poubelles est tuée accidentellement par une voiture. Le conducteur, ivre, Dirk Le Roux, fils d'une riche propriétaire de mines dans le nord du pays, ne s'est rendu compte de rien, ce qui n'est pas le cas de son beau-père Hennie et de son ami Jason qui ont bien constaté les conséquences de la marche arrière hasardeuse. Ils ont bien vu la jeune femme agoniser, mais ont pourtant choisi de prendre la fuite.

Le lendemain, Turner, flic noir à la criminelle, arrive sur les lieux et comprend ce qu'il s'est passé. Il identifie assez vite les auteurs des faits et décide de partir à leurs trousses pour répondre de leurs actes. Une fois sur place, Turner se trouve rapidement confronté à la puissante famille Le Roux et à sa garde rapprochée, composée notamment du policier du coin. Ce dernier conseille à Turner d'"être raisonnable"  et d'abandonner les poursuites. Mais la soif de justice de Turner est une obsession, et il veut que les coupables soient punis. Et qu'importe que la victime soit une fille de rien, noire de surcroît, de toutes façons condamnée par sa misère, elle a droit à ce que justice soit rendue, comme tout être humain...normalement...

La couverture du livre (que j'aime beaucoup) donne le ton: Turner n'est pas là pour rigoler. Il veut faire régner la justice dans un pays gangréné par la corruption, à commencer par les officiers de police. Face à une famille comme les Le Roux, le rapport de forces est d'emblée inégal, voire impossible. Mais Turner est bien décidé à les affronter, quel qu'en soit le prix, les uns comme les autres usant des moyens les plus radicaux.

On est ici chez Tarantino, tant au niveau des personnages, très fouillés, que les scènes qui traduisent la violence, la corruption, la ségrégation. Je découvre l'auteur avec ce titre, il a plutôt publié des romans historiques, mais tout aussi punchy apparemment. Ames sensibles s'abstenir, mais sinon foncez, vous tenez un roman noir, un vrai, digne des meilleurs westerns.

Ma note : 

La mort selon Turner - Tim Willocks
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23 janvier 2019 3 23 /01 /janvier /2019 14:03

2011 pour l'édition originale- Editions Gallimard 2014 pour la traduction française- 2016 pour la parution en poche aux éditions Folio.

Qui n'a jamais entendu de ce livre vit dans une grotte ou sur une île déserte. Présenté comme un best-seller, le mystère autour de son auteure, que personne n'a jamais vu et qui écrit probablement sous un pseudo alimente le succès du livre, bref le marketing fonctionne bien. Alors autant dire qu'avec ce postulat de départ, je m'en méfiais beaucoup, doutant de ses qualités littéraires et qu'on en fasse quand même un peu trop. Et pourtant, j'avais acheté ce premier tome, ma curiosité piquée malgré tout par l'envie de m'en faire ma propre idée. Ce livre répondrait-il au syndrôme Harry Potter (je l'ai surnommé comme ça, les livres avec un battage médiatique mais qui s'avèrent être de très bonne facture. Effet inverse avec la saga Twilight, voyez...) Et puis j'étais intriguée par le fait que ce livre était emprunté et lu par des lecteurs très différents dans la bibliothèque que je gère dans mon entreprise. Un consensus, une attirance commune semblaient converger vers ce livre. Enfin, la diffusion prochaine de son adaptation en série a fini de me convaincre.

Et je n'ai pas regretté, j'ai adoré ce premier opus, son succès n'était donc pas exagéré. J'ai aimé cette atmosphère d'un quartier populaire de Naples dans les années 50, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale dont l'Italie porte encore les stigmates (marché noir, fascisme...), jusque dans ce quartier du Sud de l'Italie.

Le livre commence alors qu'Elena, la narratrice,a une soixantaine d'années. Elle reçoit un appel téléphonique de Rino, le fils de son amie d'enfance Lila Cerullo qui lui indique que cette dernière a disparu. Elena se remémore alors leur enfance à Naples et l'histoire de leur longue amitié.

Elena Greco et Rafaella Cerullo, toutes deux d'origine très modeste, fréquentent  l'école primaire du quartier et sont deux élèves très brillantes. Leur institutrice, Mme Oliveiro, décèle très vite leur potentiel, surtout celui de Lila. Elle sait aussi combien l'instruction est importante pour ces jeunes filles, pour leur permettre de sortir de leur condition.  Elle les encourage à poursuivre leurs études et à tenter le concours d'entrée au collège. L'une aura cette possibilité, l'autre non.

Autour d'elles gravite toute une galerie de personnages, constituant des familles entières. Il faut un peu de temps pour que le décor soit planté et que le lecteur soit familier avec les personnages. A cet égard, l'index présent au début du livre se montre bien utile.

J'ai été complètement happée par cette histoire, j'ai aimé cette immersion dans ce quartier populaire de Naples, les trajectoires des uns et des autres, le tout servi par une écriture très fine. Si bien que, aussitôt terminé, je me suis plongée dans le tome 2.

Un gros coup de coeur.

 

L'amie prodigieuse - Elena Ferrante
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21 décembre 2018 5 21 /12 /décembre /2018 15:37

Lorsque Delphine Olympe a lancé sur Facebook un calendrier de l'Avent autour de nos lectures au cours de l'année 2018, j'ai trouvé l'idée très sympa. Et puis très rapidement, parce que je me connais, je me suis dit que je ne tiendrais pas le rythme de publier une fois par jour, ou tous les deux jours. Alors l'idée m'est venue de (dé) tourner l'idée sous forme d'un bilan de mes lectures. J'y ai repris les catégories proposées, jour par jour:

1. Ma première lecture de l'année:

Bilan lectures 2018- Calendrier de l'Avent

2. Le livre le plus bref de l'année (157 pages):

 

Bilan lectures 2018- Calendrier de l'Avent

3. Le livre le plus dépaysant : les montagnes albanaises, une tempête de neige...

 

4. La plus belle couverture de l'année: je n'avais pas remarqué mais il s'agit de Marylin Monroe (source de l'auteure!)

 

5. Un nouvel auteur découvert cette année

 

6. Le livre dont l'écriture m'a éblouie:

 

7. Le meilleur personnage de l'année : Madeleine Péricourt!

 

8. Le livre que j'attendais le plus: Pierre Lemaitre, encore et toujours.

 

9. Le livre le plus déstabilisant:

 

10. Le livre le plus inattendu: j'en ai deux, deux premiers romans, merci les 68 !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

11. Le livre que j'ai enfin lu: et j'ai beaucoup aimé!

 

12. Mon plus gros pavé (606 pages) :

 

13. Le livre le plus émouvant : encore deux, les mêmes, deux hommages, deux déclarations d'amour, l'un à son père, l'autre à sa mère

 

 

 

 

 

 

 

 

 

14. Le livre le plus drôle:

 

15. Le livre qui m'a appris quelque chose que j'ignorais totalement: beaucoup m'ont appris énormément de choses. J'aurais tendance à citer le livre de Catherine Bardon avec les Juifs du Reich accueillis en République dominicaine. Mais, pour varier, je dirais la vie dans un quartier populaire de Naples dans les années 50:

 

16. Ma dernière lecture de l'année: pas encore finie, bien sûr, mais ce sera sans doute celle-ci:

 

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30 novembre 2018 5 30 /11 /novembre /2018 15:52

Editions Actes Sud - 2013- 336 pages

Ian est flic à Bull Months, une petite ville du Texas. Il occupe tant bien que mal ses journées dans cette petite ville où il ne se passe pas grand-chose. De plus, il n'est plus que l'ombre de lui-même depuis que sa fille Maggie, alors âgée de huit ans, a été kidnappée quelques années auparavant. Elle n'a jamais été retrouvée et a été déclarée morte quelques mois plus tôt. Jusqu'au jour où Ian reçoit un appel d'urgence sur la ligne du 911: un appel au secours, et cette voix, il la reconnaitrait entre milles, c'est celle de Maggie, qui a réussi à s'enfuir du lieu où elle est retenue. La communication coupe mais l'appel a pu être localisé. Il a été passé depuis la cabine téléphonique de Bull Mouths. S'engage alors une course poursuite entre le raviseur et Ian, qui n'a qu'une idée en tête: retrouver sa fille.

Ryan David Jahn aime passer aucrible la façon dont les gens vivent ensemble dans un quartier, une ville. Comment ils se côtoient au quotidien, sans se connaître. Dans ce roman, le ravisseur et le père de la fillette enlevée se connaissent, se croisent régulièrement, l'un sachant qui est l'autre, et l'autre l'ignorant. 

Il y a deux parties dans ce roman noir: d'abord celle qui se passe dans la ville, après le coup de fil, quand la police traque le ravisseur. Le lecteur apprend à ce moment-là l'histoire de ce couple maléfique qui ne laissait rien paraître et comment ils en sont arrivés là. Et puis la seconde qui se focalise sur la course-poursuite,  à travers plusieurs Etats américains, entre Ian et Henry qui tente de rejoindre la Californie avec sa femme et Maggie. Epopée sanglante...

Ryan david Jahn signe ici un bon roman noir, avec quelques longueurs dans la deuxième partie, mais habilement mené tout de même. Il confirme son talent après De bons voisins.

Ma note

Emergency 911 - Ryan David Jahn
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30 novembre 2018 5 30 /11 /novembre /2018 14:55

Editions Flammarion - 2018- 161 pages

Elle vit avec Aurélien, avec qui elle a deux enfants. Il y a sept ans, une première rupture, elle était partie, la violence cervale d'Aurélien n'était plus supportable. Puis, elle était revenue. Ils avaient voulu un deuxième enfant, Romane était née, et avec elle l'espour d'un nouveau départ. L'accalmie aura duré sept ans, et la rechute.Aurélien se remet à prononcer ces mots, brutalement, violents et blessants. Que faire? Il faut trancher: partir ou rester.

Ce premier roman traite de la violence conjugale qui s'exprime verbalement, et qui fait tout aussi mal que les coups. Aurélien et sa femme, la narratrice, dont on ne connait pas le prénom, se sont aimé mais cet amour est entâché par les accès de violence d'Aurélien. On  ne sait pas d'où cela lui vient, ce qui pourrait avoir engendré ce comportement dans son histoire. Le lecteur sait qu'il est suivi psychologiquement, c'est tout.

Ce qui est sûr, c'est que la narratrice doit réagir. Notamment car aujourd'hui, à la différence des sept années en arrière, les enfants assistent à ces insultes à l'encontre de leur mère. Comment garder sa dignité face à eux et éviter qu'ils ne reproduisent ce schéma?

L'auteure montre bien l'ambivalence des sentiments qui anime la narratrice, tiraillée entre son amour pour son mari, le père de ses enfants, sa peur de tout envoyer en l'air, et l'absolue nécessité d'arrêter cette violence, de se protéger elle-même et ses enfants.

Elle n'apparait pas isolée, certains de ses proches savent qu'Aurélien se comporte mal avec elle. Comment peuvent-ils agir? Et le sous-titre sur le bandeau de la couverture met le doigt sur cette question à laquelle il n'est pas si simple de répondre: pourquoi tu restes? 

Voilà un livre sous-tension, qui traite d'un sujet sensible, la violence verbale dans le couple, beaucoup plus répandu qu'on ne pourrait le penser, moins visible que des hématomes. 

Ma note: 

Trancher - Amélie Cordonnier
Trancher - Amélie Cordonnier
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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 11:33

Editions Les Escales- 2018- 606 pages

Vienne, 1932. Wilhem, journaliste en pleine ascension, et Almah, assistante dans un cabinet dentaire, forment un couple promis à un bel avenir. Mais la montée de l'antisémitisme, sous l'influence de son voisin allemand, et la conclusion de l'Anschluss en 1938, précipitent la transformation du pays et de sa capitale si riche au niveau culturel. La soeur de Wilhem, Myriam, est la première à fuir le pays pour rejoindre les Etats-Unis. Sidérés par les mesures antisémites dont ils sont la cible, Wilhem et Almah sont contraints de quitter l'Autriche, accompagnés de leur petit garçon Frédérick.

D'abord décidés à rejoindre Myriam aux Etats-Unis, ils reçoivent un accueil glacial sur une terre où ils ne sont pas les bienvenus, les quotas étant déjà atteints. Apatrides, ils se portent alors volontaires sur un programme de colonisation en République dominicaine, mis en place par le dictateur local à destination des Juifs d'Europe. On leur attribue une zone sur l'île sur laquelle ils vont vivre, travailler leur terre, construire leur communauté et jeter les bases de leur nouvelle vie d'exilés.

Se lancer dans une telle entreprise pour un premier roman, il fallait oser. Catherine Bardon nous livre une fresque s'étalant de 1932 à 1961, autour des personnages de Wilhem et Almah. Toute la partie qui se déroule à Vienne est très bien rendue: le climat qui se durcit avec les mesures antisémites qui rendent incrédules les victimes dans un premier temps. Tous sont touchés, aussi bien les jeunes que les plus âgés. Certains choisissent très tôt l'exil, comme la soeur de Wilhem. D'autres optent pour une solution plus radicale, comme les parents d'Almah. Quant au jeune couple, il retarde au maximum la décision du départ, retenus par leur jeune fils et aussi l'amour qu'ils portent à leur ville et leur pays.

Une fois leur décision prise, commence pour eux un long périple, semé d'embûches et d'imprévus, qui les mène jusqu'aux portes des Etats-Unis où ils pensent que leur voyage prendra fin. Mais la désillusion est au rendez-vous, on ne veut pas d'eux là-bas. Comme seule solution, c'est l'option République dominicaine vers laquelle ils se dirigent. Toute cette partie sur l'exil et l'arrivée sur l'île m'a paru parfois un peu longue. Très documentée, l'auteure semble vouloir livrer beaucoup d'informations et se perd quelque fois dans des détails.

Néanmoins, Carherine Bardon met en lumière un épisode peu connu de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Elle décrit avec précision l'installation, al vie des ces colons, ainsi que l'environnement dans lequel ils évoluent, qu'elle affectionne tout particulièrement, et cela se sent. 

Le récit retrouve un second souffle dans la dernière partie. L'histoire prend une tournure inattendue et débouche sur une fin plutôt réussie.

En résumé, j'ai aimé cette lecture, malgré quelques longueurs. Je salue vraiment l'audace de l'auteure de se lancer dans une telle aventure pour une première production: plus de 600 pages plutôt bien maitrisées et bien écrites, il fallait le faire! Et je trouve la couverture très belle.

Ma note:

Les déracinés - Catherine Bardon
Les déracinés - Catherine Bardon
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9 octobre 2018 2 09 /10 /octobre /2018 11:18

Editions Stock- 2018- 208 pages

4ème de couverture: On ne l'appelle jamais Antoine Orsini dans ce village perché au coeur des montagnes corses, mais le baoul, l'idiot du coin. A la marge, bizarre, farceur, sorcier, bouc émissaire, Antoine parle à sa chaise, lui raconte son histoire, celle des autres, et son lien ambigu avec Florence Biancarelli, une gamine de seize ans, morte au milieu des pins et des années 80. Qui est coupable?

On plonge à pic dans la poésie, le monde et la langue singulière d'un homme simple, jusqu'à la cruelle vérité.

Ecrit à la première personne, ce roman rend compte de la vie d'Antoine, l'idiot du village, le baoul comme on dit là-bas, en Corse. Un esprit confus, simple, qui passe d'une idée à l'autre, qui fait des choses sans se rendre compte des conséquences parfois. Benjamin d'une famille de trois enfants, sa mère est morte en couches en le mettant au monde. Tenu pour responsable par son père, ce dernier le rejette. 

Antoine, c'est celui dont les parents se méfient, la bonne poire pour ses "amis", le souffre-douleur parfois, mais une épaule aussi pour Florence, lorsqu'elle cherche juste un peu de réconfort. L'histoire s'attache à nous montrer ce rapport (ou non rapport justement) qu'Antoine entretient avec les autres: son père, alcoolique, qui le rabaisse et ne lui a jamais montré de signe d'intérêt; son frère qui, au début du moins, cherche à le protéger des humiliations subies par les autres enfants, comme un grand frère. Puis qui a fini par laisser tomber, par sentiment d'impuissance, et de honte aussi, d'avoir un frère "comme ça".

Alors que ce qu'il cherche Antoine, c'est juste qu'on lui donne enfin un peu d'amour, un geste affectueux, une parole rassurante. Il aura trouvé cela un temps auprès de Madame Madeleine, son institutrice, du réconfort, de la chaleur, avant qu'elle ne décède. Il retrouve quelques uns de ces moments avec Florence, malgré ses maladresses. Il voudrait aussi renouer avec sa soeur, qui a fui le village et rejoint Paris pour y faire carrière. Ne seraient-ce que quelques mots échangés au téléphone...en vain.

Dans ce deuxième roman, Julie Estève réussit un vrai tour de force en nous faisant rentrer dans l'esprit d'Antoine, dans toute sa singularité, son instabilité , il peut passer du calme à la violence, du rire aux larmes, mais aussi toute sa générosité. Antoine raconte ce qu'il voit, ce qu'il ressent, tel que cela lui vient. Par moments dur et cruel, il n'en reste pas moins un beau roman.

Simple - Julie Estève
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5 octobre 2018 5 05 /10 /octobre /2018 14:20

Editions Stock - 2018- 270 pages

Sophie a 36 ans, habite à Rennes. Elle est mariée avec Loïc, osthéopathe, avec qui elle a trois enfants. Vie familiale, conjugale, professionnelle, Sophie tente de mener tout de front, avec l'aide maladroite mais volontaire de son mari. Car elle est toujours la référence, celle à qui on fait appel en premier, que ce soient les enfants, l'école, les rendez-vous médicaux, son chef...

Assise à son bureau, sollicitée une énième fois par son supérieur, elle décide de partir, sur un coup de tête, sans prévenir personne, portable coupé. Pour s'accorder juste un peu de temps...

Voilà un roman moins léger qu'il n'y parait. On reconnait bien la verve journalistique chez Caroline Boudet, c'est drôle, juste et enlevé. Et toutes, nous femmes, mères, actives, on se retrouve un peu dans Sophie. Le sujet c'est bien celui de cette foutue charge mentale: les enfants, les tâches ménagères, un mari qui pourrait faire si ce n'est plus mais au moins mieux, la gestion du quotidien, et surtout le sentiment de ne plus vivre pour soi. Sophie aime ses enfants, son mari, cette vie familiale qu'elle a construite, mais ce qui lui manque, ce sont ces moments à soi, pour soi.

Et l'auteure propose au lecteur de prendre du recul face à son  personnage qui se met finalement beaucoup trop de pression. On est un peu toutes pareilles. On veut tout faire, et bien, et on se met une pression de dingue, sans s'accorder de droit à l'erreur ou en tout cas d'être parfois un peu égoïste. Et c'est ce temps, se retrouver, se faire plaisir qu'est allé chercher Sophie à Saint-Malo, l'espace de quelques heures de tranquilité, pour réfléchir à ce qu'est sa vie et comment elle pourrait la rendre plus "vivable" avant de craquer.

Et la bonne idée de l'auteure, c'est de donner la parole à l'entourage de Sophie, livrant ainsi chacun son point de vue sur la situation: le mari qui ne comprend pas, qui ne voit en la disparition de sa femme que la possibilité d'un adultère; la meilleure amie célibataire et sans enfant, la voisine qui voit Sophie comme une femme parfaite qui agace...Toutes ces voix en disent long sur notre société, ses codes, ses attentes, ses exigences.

Je qualifierai ce roman de générationnel, très ancré dans son temps, qui apporte une vision très juste de nos vies, pris dans le tourbillon du quotidien, et qui fait réfléchir.

Juste un peu de temps - Caroline Boudet
Juste un peu de temps - Caroline Boudet
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Présentation

  • : Mon petit chapitre par Anne
  • : Faire partager ma passion des livres et la joie que me procure la lecture. Et échanger avec vous impressions, conseils, coups de coeur...A bientôt
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le 31 juillet 2019

Challenges

Challenges auxquels je participe:

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Voisins Voisines 2013 chez Anne

1. La compagnie des menteurs de Karen Maitland (Angleterre)

2. La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi...de Rachel Joyce (Angleterre)

3. Les trois lumières de Claire Keegan (Irlande)

4. La vie aux aguets de William Boyd (Angleterre)

5. Froid mortel de Johan Theorin (Suède)

6. Contrecoup de Rachel Cusk (Angleterre)

7. Quand souffle le vent du nord de Daniel Glattauer (Autriche)

8. Miséricorde de Jussi Adler-Olsen (Danemark)

9. La maison des chagrins de Victor Del Arbol (Espagne)

 

Voisins voisines 2014

 

Voisins Voisines 2014 chez A propos des livres

1. Le secret d'Edwin Strafford de Robert Goddard (Angleterre)

2. L'heure trouble de Johan Theorin (Suède)

3. L'Exception de Audur Ava Olafsdottir (Islande)

4. L'oubli d'Emma Healey (Angleterre)

5. La faute de Paula Daly (Angleterre)

6. Le violoniste de Mechtild Borrmann (Allemagne)

1. Le village de Dan Smith (Angleterre)

2. La ferme de Tom Rob Smith (Angleterre)

3. Le bourreau de Gaudi de Aro Sainz de la Maza (Espagne)

      Challenge 13 auteurs

13 auteurs chez La vie telle qu'elle me passionne

1. Karine Giebel : Les morsures de l'ombre

2. William Boyd: La vie aux aguets

3. Thomas H.Cook

4. Anne Percin: Le premier été

5. Karen Maitland: La compagnie des menteurs

6. Ron Rash: Le monde à l'endroit

7. Marie-Hélène Lafon

8. Fabienne Juhel

9. Jo Nesbo

10. Laura Kasischke: Esprit d'hiver

11. R-J Ellory

12. Jussi Adler-Olsen: Miséricorde

13. Olivier Adam

 

J'ai l'impression que ce challenge n'est pas reconduit cette année mais j'ai bien envie de le poursuivre à titre individuel. Voici la liste établie pour 2014:

 

1. Thomas H.Cook

2. Fabienne Juhel

3. Jo Nesbo

4. R-J Ellory

5. Olivier Adam: Des vents contraires

6. Pascal Garnier

7. Linwood Barclay: Fenêtre sur crime

8. Joyce Maynard: Long week-end

9. Hélène Grémillon: Le confident

10. Lionel Salaun

11. Ryan David Jahn

12. Saphia Azzedine

13. Delphine De Vigan

10 auteurs que j'ai envie de découvrir en 2015:

1. Thomas H.Cook

2. Fabienne Juhel

3. Jo Nesbo

4. R-J Ellory

5. Pascal Garnier

6. Lionel Salaun

7. Ryan David Jahn

8. Silvia Avallone

9. Marie-Sabine Roger

10. Claire Favan

 

 

 

Challenge Polars et Thrillers 2013-2014

Challenge Thrillers et Polars 2013-2014 chez Liliba

1. Black coffee de Sophie Loubière

2. Elvis et la vertu de Frantz Delplanque

3. Miséricorde de Jussi Adler-Olsen

4. Le dernier Lapon de Olivier Truc

5. La maison des chagrins de Victor Del Arbol

6. Le secret d'Edwin Strafford de Robert Goddard

7. L'appel du coucou de Robert Galbraith

8. Vilaines filles de Megan Abbott

9. Purgatoire des innocents de Karine Giébel

10. La Peur elle-même de Laura Sadowski

11. L'homme qui a vu l'homme de Marin Ledun

12. L'heure trouble de Johan Theorin

Challenge Thrillers et Polars 2014-2015 chez Liliba

1. L'oubli d'Emma Healey

2. Fenêtre sur crime de Linwood Barclay

3. La faute de Paula Daly

4. Le violoniste de Mechtild Borrmann

5. Le village de Dan Smith

6. Atomka de Franck Thilliez

7. Angor de Franck Thilliez

8. La cible d'Howard Gordon

9. Sans faille de Valentin Musso

 

Challenge Thrillers et polars 2015-2016 chez Sharon

1. Les nuits de Reykjavik d'Arnaldur Indridason

2. Arrêtez-moi de Lisa Gardner

3. L'affaire des coupeurs de têtes de Moussa Konaté

4. La ferme de Tom Rob Smith

5. Le bourreau de Gaudi de Aro Sainz de la Maza

6. Derrière la haine de Barbara Abel

7. L'enfer de Church Street de Jake Hinkson

8. Am stram gram de M.J.Arlidge

9. Un vent de cendres de Sandrine Collette

10. Deux gouttes d'eau de Jacques Expert

11. Le tailleur de pierre de Camilla Läckberg

12. Les visages écrasés de Marin Ledun

 

 

 

Où Je Chine...